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Le CSS interdit de recrutement : désenchantement toujours confirmé

L’interdiction de recrutement avant la fin du mercato d’hiver semble difficilement levable selon la situation financière du club. La somme totale des dettes à régler est désormais estimée à un montant supérieur à 1,8 milliard de dinars, devant être régularisé avant le 30 juin 2026.


L’espoir de lever l’interdiction de recrutement avant la fin du mercato d’hiver s’évanouit.

La Presse — La décision de la Commission nationale d’appel, qui oblige le CSS à verser au SRS sa part de la prime de transfert du joueur Alaa Ghram au club ukrainien Chakhtar Donetsk, s’élevant à 880 mille dinars, est tombée comme un couperet.

Ce timing compromet quasiment toute chance d’effacer le cumul de litiges qui s’accumulent sur le bureau du Comité directeur dirigé par Mehdi Frikha, qui ne sait plus vers quel recours se tourner. Son ultime option est de saisir le TAS à Lausanne pour contester cette décision et tenter de réduire ce montant jugé exorbitant.

### C’est loin d’être fini

Les problèmes ne s’arrêtent pas là, avec un nombre croissant de litiges nationaux en perspective. Le rendez-vous du 26 décembre devant la Commission nationale des litiges nationaux pour examiner la demande de résiliation unilatérale de contrat du joueur Youssef Becha (7 mois de salaires impayés) n’annonce rien de bon. Malgré le paiement précipité d’un salaire au joueur et le renouvellement des discussions pour éviter une situation irréversible, d’autres cas similaires, notamment ceux des joueurs Achraf Habbassi, Mohamed Dhaoui et Haihem Ayouni, seront à l’ordre du jour le 23 janvier. D’autres décisions viendront s’ajouter aux précédentes, au profit de Wadhah Zaidi (613 mille dinars), Amen Allah Habboubi (515 mille dinars), Hazem Haj Hassen (300 mille dinars) et Baraket Hmidi (87 mille dinars). Ce fardeau est le résultat de l’absence de solutions amiables, qui auraient pu être moins coûteuses.

### À la FIFA, un tableau encore sombre

Du côté des joueurs et entraîneurs étrangers, une dette colossale en attente de règlement inquiète Mehdi Frikha et son équipe. Les montants, déjà longtemps connus, restent alarmants.

L’ancien entraîneur Alexandre Santos réclame toujours 700 mille dinars, tandis que le joueur portugais Pedro Sá en demande 455 mille. Les Ivoiriens Koffi Constant Kouamé et Moussa Bella Conté (300 mille dinars) ainsi que Fabien Winley (47 mille dinars) exercent également des pressions avec des jugements définitifs en leur faveur. Parmi les agents de joueurs, Sadio Fall, intermédiaire dans le transfert d’Alaa Ghram (670 mille dinars), et Tamem Hamdoun, qui a géré celui de l’attaquant Mohamed Kanté (100 mille dinars), se font aussi entendre.

Le club ivoirien San Pedro se tourne toujours vers l’indemnité de transfert de Koffi Constant Kouamé (175 mille dinars), ce qui pousse le total des dettes à un montant conséquent, bien supérieur aux 1,8 milliard de dinars précédemment évoqués. Tous ces montants doivent être régularisés avant le 30 juin 2026 pour que le club obtienne la licence pour participer à une compétition africaine.

Il n’est donc pas surprenant que le directeur sportif, Tarek Salem, envisage de terminer la saison avec l’effectif actuel sans recrutements en janvier, afin de réduire les dépenses et de dégager des fonds pour sortir progressivement de cet engrenage de dettes, qui s’accumulent sans espoir d’être rapidement résolues et permettant ainsi d’ouvrir une nouvelle ère de gestion financière pour le club.

Une décision difficile mais nécessaire, qui risque de décevoir les supporters ayant cru prématurément à une levée de l’interdiction de recrutement.