L’appli de running Strava est-elle vraiment en train de devenir le « Tinder des sportifs » ?

Strava, le célèbre réseau social pour sportifs, serait-il en train de devenir le « nouveau Tinder » ? La question se pose régulièrement sur les réseaux sociaux, notamment à l’étranger.

En effet, depuis un an, l’application, qui permet à l’origine d’enregistrer et de partager ses performances, a développé de nouvelles fonctionnalités. Il est désormais possible de commenter les performances des autres via le fil d’actualité, mais aussi envoyer des messages privés… ce qui peut entraîner certains rapprochements.

Des applis traditionnelles « gênantes »

D’après Tyler Swartz, fondateur du groupe de course Endorphins, « les gens accordent plus de valeurs » à « un kudo [équivalent du bouton  »j’aime »] sur Strava que sur Instagram, car il est plus intime », dit-il à TF1. Mais en quoi la plateforme – qui réunit plus de 135 millions d’athlètes à travers le monde, près de deux fois plus que Tinder –, favoriserait-elle davantage le début d’une histoire amoureuse que les traditionnelles applications de rencontres ?

D’après Athlé Expliqué, ce serait grâce à « une passion commune » du sport et « l’authenticité » partagée (les photos et les performances). Les fonctionnalités permettent également d’être « moins intrusif » qu’avec un « swipe », d’organiser des sorties collectives, de se retrouver dans des groupes ou de se lancer des défis.

« En partageant les mêmes centres d’intérêt et de loisirs, on peut partager ces temps valorisés », note également le sociologue du sport Nicolas Penin dans un entretien accordé à l’ADN. Selon Serena Kerrigan, influenceuse et experte des applications de rencontre citée par la télévision nationale, les Bumble, Hinge et autres seraient devenus « gênants ».

« Une légende »

Sur les réseaux, les internautes assurent que « la femme et/ou l’homme idéal » ne se trouve pas sur Tinder, mais sur Strava. Mais que ce soit sur X ou Reddit, les utilisateurs de la plateforme pensent que « cette affirmation est une légende ». Dans le même contexte que d’autres applis, Strava permet simplement de « vous connecter à différentes personnes d’une manière que vous ne pouviez probablement pas faire auparavant », commente Serena Kerrigan. Et les usages diffèrent en fonction des utilisateurs…

Attention d’ailleurs aux limites. Comme le rappelle Athlé Expliqué, avec Strava, chaque course laisse une trace numérique, et des femmes ont déjà subi du harcèlement de la part d’autres utilisateurs. Il est donc nécessaire de ne pas divulguer trop d’informations sur sa vie privée, de signaler tous comportements déplacés et de mettre à jour ses paramètres de confidentialités.

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Vous pouvez aussi quitter Strava si votre objectif n’est pas seulement le suivi de vos exploits sportifs (et ceux des autres), et opter pour une autre application dont le but est réellement de devenir le « Tinder du sport ». Notre journaliste notait en septembre qu’il y en a eu de nombreuses ces dernières années comme Altclub, un « réseau social » aux 100.000 utilisateurs, imaginé pour « trouver des partenaires sportifs ». « Mais comme sur tous réseaux sociaux, il peut y avoir plus si affinités », avait affirmé le créateur de l’application, Eloi Castarède, à BFM Business.