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La chute du gouvernement Barnier aura-t-elle des conséquences sur les JO 2030 ?

Un peu plus de deux mois et puis s’en va. Comme on pouvait le craindre – ou l’espérer, c’est selon – au vu des conditions dans lesquelles il avait été constitué, le gouvernement Barnier a donc vécu. L’Assemblée nationale a voté mercredi soir la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire, et ouvert la voie à une nouvelle période d’incertitude politique.

Ce n’est évidemment pas le sujet prioritaire en ce jeudi matin, mais la question de la mise en place de l’organisation des Jeux d’hiver 2030 se pose. Car ce big bang intervient où tous les dossiers chauds sont en cours de finalisation, de la garantie financière apportée par l’État au CIO au nom du futur président du Comité d’organisation.

Pas de budget, pas de garantie pour le CIO ?

Depuis sa prise de poste, courant septembre, Michel Barnier avait contribué à des avancées significatives. Il a notamment apporté la garantie financière de l’État au Comité international olympique (CIO), préalable nécessaire à l’officialisation de l’attribution des Jeux aux Alpes françaises.

Seulement, cette garantie passait par le vote du budget 2025, objet même du dépôt de la motion de censure qui a entraîné la perte de l’ex-commissaire européen. La France ne compte donc toujours pas de projet de loi de Finances, tout étant reporté sine die. Une source d’inquiétude pour les acteurs des Jeux d’hiver ? « A priori, il n’y a pas de raisons, répond un connaisseur du dossier. Les garanties ont été signées par l’État, tout le processus a été enclenché. »

Un remplaçant (trop) rapidement ?

L’histoire comporte tout de même quelques « si » dont il est bien difficile, aujourd’hui, d’évaluer la portée. Car le pays vit une situation rarissime avec cette censure, grande première institutionnelle depuis 62 ans. Voilà le pays plongé dans l’inconnu, alors que le temps presse, tout de même, car l’État se doit d’avoir mis sur pied le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) au 1er janvier 2025.

Du côté des parties prenantes – CNOSF, régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur –, on reste confiant sur le fait que Michel Barnier gère les affaires courantes jusqu’à ce qu’Emmanuel Macron ait désigné un successeur. Et donc finalise ce qui doit l’être d’ici là, même si les échos qui viennent de l’Elysée racontent une volonté présidentielle de procéder « rapidement », cette fois.

On peut se dire que cela tiendra sans doute à cœur au tout frais ex-Premier ministre, qui fut co-président du Comité d’organisation des Jeux d’Albertville au côté de Jean-Claude Killy, en 1992. La semaine dernière encore, il recevait à Matignon tous les acteurs concernés et s’était engagé personnellement sur pas mal de points. C’est lui, également, qui a nommé le préfet Pierre-Antoine Molina comme nouveau délégué interministériel pour ces futurs Jeux d’hiver en France, et qui a mis en place un comité de coordination afin de s’assurer « de l’avancement et de la cohérence » des actions menées.

NOTRE DOSSIER SUR LA CHUTE DU GOUVERNEMENT

Les prochains jours diront si la bascule de mercredi à l’Assemblée aura des répercussions ou non sur la bonne marche du projet « Alpes 2030 ». « On peut toujours partir sur l’organisation des Jeux olympiques sans la garantie de l’État, mais le CIO ne sera pas forcément d’accord, relevait le président de la région PACA Renaud Muselier dans une interview au journal La Provence, mardi. Cela fait partie des discussions du moment. » Elles ne sont pas près de se terminer.