Joueurs talentueux ayant raté leurs carrières : Derrière chaque grand homme, il y a…
Lamine Yamal, un jeune Maroco-Espagnol, possède un talent hors du commun, mais son entourage semble incapable de le tenir en main. Boujemaâ Kmiti, le premier joueur tunisien à évoluer professionnellement en Europe, débuta sa carrière à l’Olympique Béja et brilla avec l’équipe française de Nice lors de la saison 1936/1937.
Youssef Msakni : un talent gâché !
La Presse — Il est souvent dit que « derrière tout grand homme, il y a une femme ». Si cette assertion s’est généralement révélée exacte, il semble que cela ne s’applique pas toujours au domaine du sport. Suivant le parcours du jeune Maroco-Espagnol Lamine Yamal, il est difficile de penser que ce talent exceptionnel parviendra à s’épanouir pleinement.
Son entourage semble incapable de le canaliser et ses écarts se multiplient. Chaque semaine apporte son lot de nouvelles. Si certains médias espagnols, connus pour leur sévérité envers ceux qui sortent des rangs, ferment les yeux, c’est notamment en raison de son statut à Barcelone, un club prestigieux, et parce qu’il est encore… utile.
Néanmoins, un tel comportement ne pourra pas perdurer indéfiniment.
Ce phénomène rappelle qu’à travers le monde, de nombreux artistes, malgré un potentiel prometteur, n’ont pas réussi à s’imposer. Par « carrière », nous faisons référence à celles de joueurs tels que Zidane, Kopa, Platini ou encore à ceux qui sont toujours en activité comme Messi, Ronaldo, Benzema, etc.
Qu’en est-il pour nous ? Des noms ayant le potentiel d’une grande carrière ont défilé. Parmi eux, nous pouvons citer Msakni, Srarfi, Naguez, Ferjani Sassi, etc. Ces joueurs possèdent un talent indéniable. Ils ont opté pour une carrière dans des pays du Golfe ou d’autres nations arabes, que ce soit par choix personnel ou sur conseils extérieurs. Ce choix leur a sans doute permis de garantir une retraite confortable, mais leur mémoire risque de s’effacer au fil des années.
C’est cette dimension qui nous interpelle, car il s’agit de leurs carrières, et leur décision, bien qu’elle puisse paraître discutable, est respectueuse. En tant que Tunisiens, nous aurions souhaité voir figurer quelques-uns d’entre eux dans la liste des joueurs inoubliables.
Il est donc crucial que ces joueurs d’exception soient conscients de l’impact de leurs décisions, et qu’ils soient entourés de personnes capables de les conseiller de manière adéquate.
Que ce soit un parent, un proche ou un dirigeant doté d’une vision à long terme.
L’exemple de Boujemâa Kmiti
Cet entourage avisé évoque des figures qui ont su tracer leur propre voie. Boujemaâ Kmiti, premier joueur tunisien à évoluer professionnellement en Europe (décédé en 1956), a joué dans l’équipe française de Nice. Il débuta sa carrière à l’Olympique Béja, puis rejoignit en 1933 l’Amal Sportive de Tunis, suivi du Club Africain, avant de briller au Club Tunisien (aujourd’hui le Club Sportif Sfaxien), attirant l’attention des équipes européennes.
Lors de la saison 1936/1937, il s’installa à Nice, où il réalisa une saison mémorable. Il fut intégré à Saint-Etienne, l’équipe phare de France, pour rejoindre le célèbre Zamora.
Il joua deux saisons avec Saint-Etienne avant de partir pour Colmar, mais la Seconde Guerre mondiale l’obligea à retourner en Tunisie pour rejouer avec l’Olympique Béja. Au sortir de la guerre, le président de Colmar se rendit à Béja pour le convaincre de revenir, mais une maladie pulmonaire l’a tenu alité jusqu’à sa mort en France.
Un stade à Béja porte son nom, et c’est amplement mérité. D’autres, comme Mokhtar Ben Nacef, Zoubeir Beya et Adel Sellimi, ont aussi démarré une véritable carrière professionnelle en Europe. En ce qui concerne les moyens, on ne peut pas dire que ceux qui choisissent une belle carrière vivent dans la pauvreté. Ce sont des personnalités reconnues qui, une fois à la retraite, deviennent des hommes d’affaires influents et actifs. Le sport ouvre des portes… à condition de faire les bons choix.
Il existe des opportunités et des contextes favorables, mais l’important reste leur capacité à les saisir. Ces jeunes sportives demeurent toujours en sursis, exposés à tout accident qui pourrait compromettre leur ascension.

