Sport

JO Paris 2024 : Plus de 100 médailles détériorées ont été renvoyées, c’est la crise à la Monnaie de Paris

Quelques jours seulement après la fin des JO de Paris, certains athlètes avaient fait part de leur déception de voir leur médaille se détériorer à vitesse grand V. Le médaillé de bronze en skateboard street Nyjayh Huston, par exemple, s’était étonné que sa récompense « donne l’impression de revenir tout juste de la guerre ». Evidemment, les mois écoulés depuis cet été n’ont pas amélioré les choses, et la Monnaie de Paris, chargée de la fabrication, se trouve aujourd’hui dans une situation difficile, rapporte une enquête de La Lettre.

La polémique sur la qualité des médailles, notamment celles de bronze, a été relancée fin décembre avec les publications des nageurs français Clément Secchi et Yohann Ndoye Brouard sur leurs réseaux sociaux. Le premier avait montré sa médaille tout écaillée en story Instagram, accompagnée de la légende « Peau de crocodile ». Le second avait répondu ironiquement avec des photos de la sienne et le commentaire « Paris 1924 ».

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Alerté depuis longtemps, le Comité d’organisation des Jeux a fait savoir que toutes les médailles détériorées seraient « systématiquement remplacées ». Encore faut-il avoir compris d’où vient le problème, et trouver la solution pour que la qualité des breloques ne s’altère plus.

C’est tout le travail effectué en ce moment à la Monnaie de Paris, explique donc La Lettre dans un article publié ce lundi. La vénérable institution monétaire nationale connaît un camouflet, et ça soufflerait fort à certains étages de la direction. Selon le quotidien numérique, le PDG Marc Schwartz « vient de sacrifier dans l’urgence les trois principales têtes de sa production » : le directeur industriel Jacky Frehel, le directeur de production du site parisien chargé de la fabrication des médailles olympiques Éric Matte, et la responsable de la qualité, hygiène sécurité et environnement Hélène Juton.

Problème de vernis

Dans le même temps, les équipes techniques planchent sur la résolution du problème. A l’origine, il s’agit d’un vernis défectueux, dont la Monnaie de Paris a connaissance « depuis au moins quinze mois, bien avant le début des JO », révèle La Lettre. C’est en fait la mise en application d’une révision de la directive européenne Reach (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) qui aurait été mal anticipée. Le trioxyde de chrome, utilisée par l’institution parisienne pour fabriquer ses vernis, a été interdit, et cette dernière a été prise de court pour trouver une solution fiable de remplacement.

L’atelier médailles de la Monnaie de Paris se fait désormais accompagner par une entreprise lyonnaise spécialisée dans les processus industriels et les traitements de surface pour régler le problème. A ce jour, plus de 100 médailles ont déjà été renvoyées, selon La Lettre. Sollicité par le quotidien, le Comité international olympique a indiqué qu’elles seraient toutes remplacées « dans les semaines à venir ».