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JO 2030 : Des Messins apprennent les règles du curling « avec des tutos Internet » et rêvent des Jeux dans les Alpes

Un destin à la Rasta Rockett ou Les Rois du patin ? Une bande de potes de Metz s’est lancé le défi de participer aux Jeux olympiques dans les Alpes françaises de 2030. Les JO, oui, « mais surtout les soirées festives du village olympique », raconte l’un des protagonistes, Jean-François Daret. C’est venu lors d’une discussion au cours d’une soirée, on se demandait comment y participer. On en est vite arrivé à la conclusion qu’il fallait y aller comme sportif. »

Problème, quelle discipline choisir pour ces trentenaires pas vraiment sportifs de haut niveau ? Après quelques recherches sur les sports d’hiver « les moins pratiqués en France », la bande « est tombée » sur le curling. Discipline confidentielle qui ne compte que 400 membres en France mais qui est olympique. Une aubaine. « On voulait un sport d’équipe, qui porte des valeurs plutôt sympas, et en analysant tout ça, on a bien vu que le curling est, à la base, un jeu à boire qui vient d’Ecosse, poursuit Jean-François. C’est d’ailleurs l’un des rares sports pour lequel il est quasiment écrit dans ses règles immuables que le gagnant paye un coup au perdant. Ça nous a tout de suite plu ! On a essayé de monter quelque chose, et voilà, on s’est lancé dans l’aventure. » Objectif donc, les Alpes en 2030 pour porter un beau maillot bleu blanc rouge dans les soirées.

Ni une ni deux, le petit groupe, qui n’y connaissait absolument rien, a filé à la patinoire. « Au début, on a fait comme ont a pu », puis ont officiellement fondé le Graoully Metz Curling, en janvier 2024. « Le seul en Moselle ! », souligne Jean-François qui en a pris la présidence. A présent,

Ils ont même « le délire » de concevoir des pierres de curling…made in France

La blague de soirée est devenue un défi pour la team. « On a pris le créneau restant de la patinoire, le dimanche matin à 8 heures et ça nous va très bien car on a le temps de préparer correctement la glace, pour évoluer dans les meilleures conditions ». Problème, la fine équipe, très motivée mais novice en la matière, ne connaissait ni les règles, ni les us et coutumes du curling. « Certains ont appris avec des tutos sur Internet, des vidéos canadiennes d’apprentissage, dans des livres qui sont eux aussi confidentiels », détaille notre interlocuteur. « On n’avait pas de matériel non plus, d’équipement, pas de sponsor », se remémore le prési. La bande a acheté des pierres auprès d’un club de patinage de Belfort qui avait arrêté sa section curling.

Désormais, ils sont une vingtaine à s’entraîner dur. « Chacun a pu trouver sa place, évoluer dans une ambiance où l’on ne se prend pas la tête, assure Jean-François. Le but du jeu, c’est de participer et que chacun puisse trouver son élément comme la préparation de la glace, la stratégie, notre plan de communication… On a même un membre géologue qui s’intéresse aux pierres et on est en train de monter un délire pour concevoir des pierres de curling françaises. »

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Le club se développe et a ses tee-shirts, ses goodies… « On commence même à être connu dans les rues de Metz, sourit le jeune président. C’est un vrai projet d’équipe, qui part de très très loin, et on réfléchit même à monter une section féminine, une handisport. Comme c’est fait dans la bonne humeur, ça permet de construire les choses assez facilement. » Et pour faire les choses dans les règles de l’art, le club qui est affilié à la Fédération française des sports de glace, participe à des tournois dont les championnats de France. Et, première victoire, ils ne sont pas arrivés les derniers. Alors les JO d’hiver 2030 ? « Pourquoi pas ! », lance Jean-François. Michel Blanc aurait dit : « Sur un malentendu, ça peut passer. »