Italie : Igor Tudor s’en remet aux exemples de Zidane et Del Piero pour relancer la Juventus

Le compte à rebours a commencé. Igor Tudor a neuf matchs, à commencer par la réception du Genoa samedi, pour sauver la saison de la Juventus Turin. Une mission commando qu’il a commencée en rappelant à ses joueurs les valeurs de « sa » Juve. Depuis sa première séance comme entraîneur de la Juventus lundi, au lendemain du licenciement de Thiago Motta, le coach de 46 ans donne de la voix et de soi.
Objectif : réveiller une équipe, décevante 5e de Serie A et éliminée le mois dernier coup sur coup de la Ligue des champions et de la Coupe d’Italie, qui reste sur deux déroutes (4-0 face à l’Atalanta et 3-0 sur le terrain de la Fiorentina). « Nous savons tous que le contexte n’est pas simple et que nous n’avons pas beaucoup de temps pour travailler, mais on ne doit pas se chercher d’excuses », a prévenu le technicien croate lors de sa première conférence de presse jeudi.
La Juve chevillée au corps
« Dans ma vie, je n’en ai jamais cherché, j’ai toujours affronté les défis la tête haute et je veux des joueurs avec cette mentalité, qui sont conscients de l’honneur que c’est d’endosser le maillot de ce club », a-t-il insisté. Dans la carrière de l’ancien défenseur international croate, la Juve tient une place à part.
Il a porté le maillot bianconero à 174 reprises (21 buts) entre 1998 et 2005 avec, à la clef, deux titres de champion (2002, 2003). Il y est revenu en 2020 dans un contexte de crise, comme adjoint de son ancien coéquipier Andrea Pirlo, pour une seule saison terminée à la 4e place. « J’ai beaucoup appris à la Juve, comme joueur et comme entraîneur, a-t-il assuré. Dans ce club, il y a une éthique de travail unique ».
« J’ai raconté aux joueurs cette semaine ce que j’avais vécu ici quand j’étais jeune. Je me souviens de l’humilité de Zidane, star mondiale du foot, qui m’avait laissé un jour sa place pour une séance avec le physiothérapeute », a rappelé l’ancien entraîneur de l’OM (2022-23) et de la Lazio (2024).
Mission sans lendemain (?)
Une autre anecdote concerne Alessandro Del Piero, qui l’avait repris alors qu’il avait jeté ses chaussettes n’importe où dans le vestiaire. « Il m’avait dit « non, s’il te plaît, plie les chaussettes parce que sinon Roméo doit les ranger pour toi. Pourquoi tu fais ça ? Ça ne coûte rien, tu les plies et tu les mets là », a-t-il raconté. Voilà deux belles histoires qui montrent l’humilité qu’ont les gens ici. »
Dès sa nomination, un autre ancien coéquipier français, Lilian Thuram s’est manifesté : « Il m’a dit « si mon fils Khephren fait quelque chose de mal, donne-lui une claque » », a rigolé Tudor. Il ne devrait pas à avoir en arriver là : Thuram, recruté pour 20 millions d’euros l’été dernier, a pris rapidement ses marques, comme le montrent ses statistiques (39 matchs disputés, quatre buts, autant de passes décisives).
Habitué à claquer la porte en raison de différends avec ses dirigeants, le Croate au tempérament volcanique ne devrait pas avoir le temps de reprendre cette mauvaise habitude. Son contrat expire en juillet et il ne devrait pas aller au-delà du Mondial des clubs. A moins que son équipe arrache la 4e place, synonyme de Ligue des champions.