Sport

Irlande-France : Défense d’acharnés et supplément d’âme, comment les Bleus sont allés croquer l’Irlande chez elle

Quel pied, mais quel pied ! C’est peu dire qu’on attendait avec impatience ce déplacement en Irlande, pour savoir ce que ce XV de France avait réellement dans le ventre, un mois après la défaite plus que frustrante à Twickenham face à l’Angleterre qui avait tué dans l’œuf ses rêves de Grand Chelem. Restait la possibilité de gagner tout de même ce Tournoi des Six Nations, grâce aux deux cartons infligés au pays de Galles et à l’Italie – et aux succès étriqués de l’Irlande. Encore fallait-il s’imposer à Dublin, ce que les Français ont fait ce samedi, et de quelle manière.

En mode barbelés

Etouffés par l’intense pression mise par les Irlandais pendant les 20 premières minutes, les Bleus ont su faire le dos rond en défendant l’acier, à l’image de François Cros, auteur d’un match de bûcheron avec 15 plaquages rien que dans ce début de match. Tout le monde s’est mis au diapason, et au total, la France en a réussi 175 sur 196 dans cette rencontre disputée en mode barbelés. « On savait que ça allait être dur, mais on n’a pas craqué et on a su prendre le score ensuite pour inverser la pression », observe le 3e ligne des Bleus.

Car si les Français ont été plus indisciplinés que d’habitude, les Irlandais n’ont pas su en profiter, jouant en touche à chaque fois pour tenter de marquer, ce qu’ils n’ont jamais parvenu à faire. A l’inverse, « nous on a mordu à chaque fois qu’on pouvait », savoure Fabien Galthié. Par Louis Bielle-Biarrey d’abord (21e), pour punir les Irlandais au sortir de leur entame asphyxiante mais stérile, puis la furia bleue a déferlé au retour des vestiaires.

« Confortable ici, je n’avais encore jamais connu ça »

Pas abattus par l’essai de Sheehan qui a un temps mis leurs adversaires devant au score (44e), les Français ont lâché les chevaux. Boudehent en force (47e), Bielle-Biarrey au terme d’un rodéo en dragster (50e) et Jegou plein fer (59e) ont permis au XV de France de prendre le large et gratter au passage le point de bonus offensif, avant que Penaud n’emballe le tout avec son 38e essai international (75e), égalant le record de Serge Blanco.

« Tant que le score n’est pas fait, on se dit que tout peut basculer. Mais à partir de 20 points d’écart, quand on a marqué trois fois d’affilée, là on s’est dit qu’on tenait ce match, analyse Galthié. Il y a eu un gros apport de nos finisseurs pour faire basculer la rencontre. On a eu vingt dernières minutes plutôt confortables, je n’avais encore jamais connu ça ici. »

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C’est un fait, les cinq changements opérés d’un coup dans les lignes avants par le sélectionneur dès la 50e minute ont porté leurs fruits. Sans compter que les Bleus ont disputé la seconde période avec un supplément d’âme : à la pause, ils ont vu Antoine Dupont, sorti sur blessure à la demi-heure de jeu, en larmes dans les vestiaires. « C’était important pour nous de le faire pour lui, qu’il n’ait pas laissé sa santé pour rien », explique François Cros. « Ça nous a tous touchés, cette victoire est pour lui », ajoute Maxime Lucu, qui l’a parfaitement remplacé au poste de demi de mêlée.

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Voilà donc comment cette équipe de France a réussi à terrasser la machine irlandaise. Ce large succès avec bonus lui permet de prendre les commandes du Tournoi, et d’avoir son destin en main lors du dernier match, le week-end prochain contre l’Ecosse. « On est très fiers du match accompli, de l’état d’esprit, glisse Cros, encore sous l’émotion d’avoir éteint l’Aviva Stadium. C’est rare les moments de grâce ici, il faut en profiter. »