Hoffenheim-OL : « Là, c’est Cher kif »… Rayan Cherki est-il enfin le joueur qu’il promettait d’être ?
Êtes-vous plutôt Team roulette de Mariot à Brétigny lors de la Coupe Gambardella 2019 ou Team roulette « classique » tout aussi ahurissante en pleine surface de l’AS Monaco en mai 2023 ? On parle évidemment de coups d’éclat esthétiques majeurs de l’artiste Rayan Cherki, à même de fracasser YouTube et les réseaux sociaux en une fraction de seconde. Quatre ans séparent ces deux actions, et durant tout ce temps, on a redouté que la nouvelle star programmée de l’académie de l’OL ne s’installe jamais sur la durée dans le monde pro avec son club formateur.
Il y a bien eu quelques prestations régalades en Ligue Europa avec Peter Bosz et en équipe de France Espoirs (ah, ce fameux combo deux buts-deux passes dé dans le 9-0 face à Chypre), une période sympa en tant que meneur de jeu installé sous Laurent Blanc début 2023 ou encore un précieux rôle de supersub avec Pierre Sage sur la phase retour de Ligue 1 la saison passée. Mais jamais les supporteurs lyonnais n’ont pu autant se délecter sur la durée de leur numéro 18 que depuis le 22 septembre et la fin de sa mise à l’écart via sa prolongation de contrat (jusqu’en 2027), à 21 ans.
Une compil « casse-tête » à Glasgow
Avant le match de Ligue Europa à Hoffenheim ce jeudi (21 heures), la masterclass ultime de Rayan Cherki a eu lieu lors du précédent déplacement européen chez les Glasgow Rangers (1-4), plus encore que ses rencontres très solides face à l’Olympiakos, Nantes, Le Havre (miam, ce coup du foulard) et Lille. Supporteur de l’OL, Mathias (24 ans) a à cette occasion totalement pu se rendre compte du pic de hype du milieu offensif lyonnais. Le 3 octobre au soir, celui qui réalise souvent des compilations vidéos de joueurs, notamment de l’OL, sur son compte Twitter/X Matolisso (10.400 abonnés), est très demandé.
« Je n’ai jamais eu autant de mentions que pendant ce match-là, sourit-il. Une centaine de personnes voulaient que je publie au plus vite une compil du match de Rayan Cherki à Glasgow. En moins de trois heures, ma vidéo comptait déjà 1 million de vues. » Ce succès fou, à la hauteur des deux bonbons offerts par l’intéressé au double buteur Malick Fofana, n’est pas une nouveauté pour Mathias. « Une compil de Cherki, c’est minimum 1 million de vues à chaque fois », assure-t-il. Car qui dit période faste de Rayan Cherki dit aussi compils de highlights à déguster avec autant de gourmandise que des paquets de Maltesers.
« Avec Cherki, je suis habitué à avoir trop de matière pour faire une vidéo. C’est vraiment un joueur qui s’est inscrit à Lyon dans la lignée de Nabil Fekir et d’Houssem Aouar. Il fait lever les foules et il crée beaucoup de danger, même sur les périodes où il est irrégulier. Ça n’est donc pas évident de condenser son match en 2’20 » d’images comme le permet Twitter/X. Mais là à Glasgow, c’était un casse-tête tellement il y a eu des actions marquantes tout au long du match. Pour le format highlights, il n’y a pas mieux que lui et Lamine Yamal en Europe. »
Le dribbleur le plus efficace d’Europe selon Data’Scout
Détenteur d’un master en data analytics (analyse de données), ce supporteur lyonnais a pu constater cette semaine que Rayan Cherki était devenu le dribbleur le plus efficace d’Europe, d’après le compte Data’Scout. Parmi les cinq plus grands championnats, l’international Espoirs affiche ainsi un pourcentage de réussite dément dans ses dribbles (83,33 %), loin devant Cody Gakpo, Florian Wirtz, Rafael Leao et Mohamed Salah. La preuve par les datas que ses interminables périodes de mauvais choix et d’actions forcées semblent derrière lui.
Mais si on se contente de highlights de dribbles so « football de 2024 », on risque de passer à côté de la principale transformation de Rayan Cherki. « Ses passes sont encore plus impressionnantes que ses dribbles, s’emballe ainsi Vincent, supporteur lyonnais comblé. J’ai toujours espéré le voir à ce niveau à l’OL. On lui a attribué par erreur une image de dribbleur sans cerveau dans certains médias mais il a un sens de la passe très au-dessus de la moyenne. Là, c’est « Rayan Cher kif » ! »
« C’est LE joueur qui fait kiffer »
Ce jeu de mots 100 % lyonnais mérite clairement la même réussite que celle du feu follet de l’OL en ce moment. « Je trouve qu’il manquait jusque-là à Cherki la dimension athlétique indispensable au très haut niveau, poursuit Vincent. Mais là, il n’a plus ce déficit dans le coup de rein et dans le duel à l’épaule, et c’est selon moi la clé. Il ne lui manque plus que la finition dans la surface [7 buts en 122 matchs de Ligue 1], mais c’est peut-être la marche la plus dure pour lui tant ça n’est pas un tueur. Il n’a pas encore vraiment de stats mais c’est LE joueur qui fait kiffer, avec un profil un peu anachronique dans ce foot actuel. »
Avec les bémols qu’il convient de mentionner, même dans cette période pleine de 6 titularisations sur les 7 derniers matchs. « Il faut être honnête : on ne voit pas dans mes compils les défauts de replacement défensif de Cherki comme à Lille (1-1), où il a encore parfois mis Maitland-Niles en difficultés », mentionne ainsi Mathias.
Un départ à redouter dès le prochain mercato ?
Après avoir reçu plusieurs avertissements sur X pour des questions de droits d’image sur lesquels se penche de près la LFP, celui-ci ne propose plus de highlights sur les matchs en Ligue 1. Il lui reste heureusement la Ligue Europa, terrain de jeu favori de Rayan Cherki (3 buts et 5 passes décisives en 7 matchs) pour s’éclater dans l’exercice des compils vidéos.
Notre dossier sur l’OL
Au risque de le voir quitter le bercail cet hiver ou l’été prochain en cas de belle offre, vu l’augmentation sans fin de la dette de l’OL version Eagle/Textor ? « Certains estiment sur les réseaux que grâce à moi, la valeur de Cherki augmente, confie Mathias. Mais même si mes compils lui donnent de la visibilité, les clubs pros n’ont pas besoin de moi pour connaître son talent ». Surtout pas depuis un mois et demi.