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Handball féminin : Incertitudes autour de la retransmission du match Le Havre-Brest.

La question des droits TV dans le sport français revient sur le devant de la scène, notamment avec les récentes controverses entourant la Ligue féminine de handball. Alors que la retransmission d’un match clé entre Le Havre et le Brest Bretagne Handball a été bloquée en raison de règles techniques, les enjeux de visibilité et de professionnalisation du handball féminin soulèvent des débats importants au sein de la Ligue.

Le sujet des droits télé refait surface alors que la Ligue 1 a récemment rencontré le succès avec sa propre chaîne. La Ligue féminine de handball (Ligue Butagaz Énergie) s’invite dans le débat avec une situation délicate : le match entre Le Havre et le Brest Bretagne Handball (BBH) prévu le 1er octobre n’a pas été retransmis, suscitant un vif mécontentement.

En théorie, les choses paraissent simples. beIN Sports est chargé de diffuser les meilleures rencontres de chaque journée, tandis que HandballTV, plateforme dédiée au handball français, se consacre aux autres matchs notables. Cependant, le duel entre le promu havrais et le club breton, prétendant au titre, ne rentre dans aucune de ces catégories. Pour pallier à ce manque, le BBH a proposé de diffuser la rencontre via la chaîne régionale Tébéo, prenant en charge les coûts afférents.

Un refus qui aggrave la situation

La Ligue féminine de handball (LFH) a clairement refusé cette demande, incitant le vice-champion de France de la saison précédente à faire part de son indignation dans un communiqué. Nicolas Roué, directeur sportif du BBH, évoque les raisons de cette décision : « On nous a informés que c’était impossible car la salle du Havre ne dispose pas d’un tracé unique, c’est-à-dire seulement des lignes de handball, sans marquage d’autres sports. Ils ont donc décidé que l’absence d’un tracé unique empêchait la diffusion du match. »

Ce refus est d’autant plus frustrant pour Roué, d’autant que toutes les salles des clubs élites sont tenues de respecter cette norme, hormis celles des promus, qui ont six mois pour se mettre en conformité. Passé ce délai, une amende de 2 000 euros par match sera imposée. Pourquoi alors insister sur l’obligation d’un tracé unique pour autoriser une diffusion ? La réponse fournie par la LFH, dans un communiqué, souligne la volonté de professionnaliser et d’harmoniser le championnat afin d’assurer une image soignée et crédible, essentielle pour développer la valeur médiatique de la compétition.

Une amende pour la diffusion

En raison de ces exigences, il semblerait que le HAC ne puisse voir ses matchs diffusés jusqu’à ce que son terrain soit en conformité. Cela a suscité le soutien du club havrais sur les réseaux sociaux. Roué précise : « Nous avons constaté qu’il n’y avait qu’un tracé de basket en plus. La distinction entre les deux terrains est bien visible. Je pense qu’ils souhaitent simplement avoir une présentation plus propre sur écran. »

L’année dernière, le BBH avait déjà organisé la diffusion d’une rencontre, malgré l’opposition de la LFH, maçonnant son match contre Sambre Avesnois Handball, dont la salle ne respectait pas le tracé unique. À l’époque, la sanction était absente du règlement, et le BBH a simplement reçu un avertissement. Désormais, en cas de diffusion non autorisée, une amende de 5 000 euros serait appliquée.

Menaces sur la visibilité du handball féminin

Roué confie : « Nous agissons dans l’intérêt de nos partenaires et supporters. Il est essentiel de maintenir un lien et une visibilité continue entre l’équipe et son public. Nous sommes pleinement investis pour promouvoir la visibilité du handball féminin, attirer des spectateurs, des sponsors et des financements, et permettre à tout cet écosystème de prospérer. »

Malgré ce risque d’amende, le BBH a décidé de diffuser le match contre Le Havre par ses propres moyens. Nodjialem Myaro, présidente de la Ligue, a réagi à cette situation, déclarant que le débat dépasse le simple aspect d’une sanction : « Cela impacte directement l’image et l’avenir du handball féminin professionnel en France. »

Ancienne internationale, elle se montre optimiste quant à la possibilité de trouver des solutions conciliant les objectifs communs. En ce sens, elle pourrait faire appel à Nicolas de Tavernost, dirigeant de LFP Médias, pour servir d’intermédiaire entre Brest et la LFH, étant donné le récent succès de Ligue 1 +.