Gérard Bourgoin, ancien président d’Auxerre et de la LFP, est mort à 85 ans
«L’AJA a eu l’immense douleur d’apprendre le décès de Gérard Bourgoin, hier [dimanche] après la rencontre face à Strasbourg, à laquelle il a assisté. » Dans un communiqué, publié ce lundi matin, l’AJ Auxerre a annoncé la disparition de son ancien président à l’âge de 85 ans. Selon Ici Bourgogne, il a été retrouvé mort dans sa voiture, après un malaise, par les pompiers après avoir assisté à la défaite des Icaunais face au RCS à l’Abbé-Deschamps (0-1).
Gérard Bourgoin et l’AJ Auxerre, c’était une histoire commune longue de plusieurs années. Dans les années 1990, l’entreprise de découpe de poulets DUC, qu’il avait fondée en 1966, était devenue sponsor de l’AJA, avec le nom de Gérard Bourgoin floqué en gros dans le dos des joueurs. Un maillot iconique porté par les plus grands joueurs passés en Bourgogne comme Enzo Scifo, Christophe Cocard, Pascal Vahirua ou Laurent Blanc.
« Il a fait un village, une usine, un club »
C’est d’ailleurs Gérard Bourgoin qui avait permis le recrutement de l’ancien entraîneur du PSG ou des Girondins de Bordeaux au début de la saison 1995-1996. « On a fait venir Laurent Blanc en douce à l’aéroport, dans l’avion, expliquait-il à Ici Bourgogne. On s’est mis d’accord avec lui, puis avec le club et le lendemain il était à l’entraînement avec le club. »
Vice-président de l’AJA pendant plus de vingt ans, entre 1978 et 2000, Gérard Bourgoin était devenu président en 2011, et pendant deux ans, grâce notamment au soutien de la légende Guy Roux. « Il fait partie de mes plus proches, a réagi l’ancien entraîneur, cité par L’Yonne Républicaine. De ces personnes sans lesquelles nous n’aurions rien fait, rien réussi de ce que nous avons fait. C’était un personnage, avec une personnalité forte. Il a fait un village, il a fait une usine, il a fait un club. »
Bourgoin, Fidel Castro et Gérard Depardieu
Gérard Bourgoin avait également été président de la Ligue de football professionnel (ex-Ligue nationale de football) entre 2000 et 2002, succédant à Noël Le Graët. Mais son action avait été très décriée et il avait même été écarté deux ans après sa nomination après une succession de scandales : mise en examen pour abus de pouvoir et abus de biens sociaux, gestion des droits radios des matchs du championnat de France.
Gérard Bourgoin avait également lancé, avec son ami Gérard Depardieu, des investissements dans le pétrole à Cuba. Grâce à ses contacts avec Fidel Castro, il avait réussi à décrocher une série de permis d’exploration « jugés prometteurs », selon Les Echos. En vain.
