Formule 1 : Qui est Isack Hadjar, le « Petit Prost » qui rejoint Gasly et Ocon dans le grand bain ?
La France n’est pas encore sur le toit de la Formule 1, loin s’en faut, mais la dynamique est appréciable. Un troisième pilote tricolore va en effet débarquer en F1 la saison prochaine. Il s’agit d’Isack Hadjar (20 ans), qui va découvrir au printemps la catégorie reine du sport automobile après avoir été engagé par Racing Bulls.
Ex-Toro Rosso et AlphaTauri, l’équipe satellite de Red Bull vient d’annoncer la grande nouvelle ce vendredi dans un communiqué. Le Parisien, vice-champion de Formule 2 cette saison avec l’écurie Campos malgré de nombreux soucis mécaniques, a réussi à persuader l’équipe italienne de lui faire confiance pour succéder au Néo-Zélandais Liam Lawson.
Le 72e pilote français dans l’histoire de la Formule 1
Ce dernier a en effet été promu jeudi chez Red Bull pour épauler le quadruple champion du monde en titre Max Verstappen après l’éviction du Mexicain Sergio Pérez, écarté en raison de résultats médiocres. « C’est énorme pour moi, pour ma famille et pour tous ceux qui ont cru en moi depuis le début, se réjouit Isack Hadjar. Le parcours qui m’a mené du karting à la monoplace, puis aujourd’hui à la Formule 1, est le moment pour lequel j’ai travaillé toute ma vie, c’est un rêve. »
Isack Hadjar deviendra ainsi le 72e pilote français engagé en Formule 1 et le troisième de la grille actuelle avec Esteban Ocon (Haas) et Pierre Gasly (Alpine). C’est la première fois depuis 2018 qu’un « rookie » tricolore sera sur la ligne de départ d’une saison. Surnommé « le petit Prost » par l’influent conseiller autrichien de Red Bull Helmut Marko, par ailleurs responsable de la filière des jeunes pilotes de l’écurie autrichienne, le jeune Français a montré de belles choses cette saison, en remportant notamment quatre courses et en décrochant huit podiums en Formule 2.
« J’analyse énormément quand je roule »
« J’analyse énormément quand je roule, j’utilise ma tête. C’est vraiment mon univers, c’est mon domaine et je le maîtrise donc je me permets de réfléchir à des choses qui ne me perturbent pas », expliquait l’intéressé début décembre. Une description qui le rapproche justement d’Alain Prost, surnommé « le Professeur » en raison de son approche intellectuelle des courses. Mais le chemin est encore long pour suivre les traces du quadruple champion du monde français de Formule 1.
D’autant que Isack Hadjar va devoir apprendre à canaliser son énergie mais surtout sa frustration, qu’il laisse parfois apparaître à la radio. Même s’il parle fort plus qu’il ne s’énerve, ses interventions sont parfois considérées comme des saillies verbales qui seront moins tolérées en F1, où il sera beaucoup plus exposé qu’en F2.
« Il est parfois trop capricieux »
« Il doit être plus patient et moins impulsif, estime Helmut Marko. Il a beaucoup de tempérament, il est parfois trop capricieux. Mais il a fait beaucoup de progrès dans ce domaine. C’est l’un de nos jeunes pilotes les plus prometteurs. Et il sait aussi très bien gérer ses pneus, ce qui est très important aujourd’hui. Il a perdu plus de 80 points cette saison en raison de problèmes mécaniques, mais il s’est accroché jusqu’à la dernière course, ce qui prouve sa force mentale. »
Isack Hadjar, qui s’est montré plutôt rapide lorsqu’il a piloté les monoplaces Red Bull durant plusieurs séances d’essais libres ou lors du test de fin de saison à Abou Dabi la semaine dernière, où il a devancé son futur coéquipier nippon Yuki Tsunoda, va désormais devoir confirmer sur la durée qu’il a les qualités pour évoluer en Formule 1, ce dont il ne doute pas.
« Je veux être là pour décrocher la victoire »
« J’ai prouvé ce que je devais prouver en F2 et j’ai le niveau pour piloter en F1. Mais je ne veux pas aller en F1 pour faire de la figuration. Je ne veux pas être là pour être là et végéter, cela n’a pas d’intérêt. Je veux être là pour me battre, pour décrocher la victoire », martèle le prometteur pilote tricolore.
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Confiant, Isack Hadjar n’aura pas le droit à l’erreur dans la galaxie Red Bull, qui n’hésite pas à écarter ses pilotes en cours de saison s’ils ne sont pas performants. Cela ne l’effraie pas : « Je suis prêt pour la F1 ». Logique, quand on assume déjà un surnom aussi lourd que celui de « Petit Prost ».