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Formé en Belgique, explosion aux Pays-Bas, PSG et Côte d’Ivoire : qui est Johan Bakayoko, la nouvelle pépite du football belge ?

Formé en Belgique pour une explosion aux Pays-Bas

Johan Bakayoko n’est pas du tout un inconnu pour les formateurs belges. Loin de là. Passé par OHL puis Bruges et Malines (2016-2018), c’est à Anderlecht (2018-2019) que l’ailier gaucher a tapé dans l’œil des recruteurs du PSV.

À seulement 16 ans, il signait son premier contrat semi-professionnel chez nos voisins. Dans nos colonnes, Thierry Siquet, qui l’avait eu sous ses ordres en U16 et U17, nous parlait de son profil. “Techniquement parlant, il possède un potentiel très intéressant. C’est un gaucher virevoltant capable de dribbler sur quelques mètres carrés sans difficulté et avec cette faculté d’accélération avec le ballon. Sur cinq mètres, il peut faire la différence.”

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L’an dernier, il a véritablement explosé chez les Jong PSV avec 17 goals et 12 assists en 32 rencontres. Des statistiques qui lui permettent devenir le meilleur joueur de D2 Néerlandaise. Un prix, reçu des mains de Louis Van Gaal, qui va lui ouvrir les portes de l’équipe première cette saison. “Rencontrer Louis van Gaal, c’est quelque chose d’exceptionnel. Ceux qui suivent le foot savent qu’il est un très grand entraîneur. Sa présence et les mots qu’il m’a dits, ça m’a touché. Jusqu’à présent, j’ai d’ailleurs toujours été entouré de grands coachs. Je ne sais pas pourquoi mais c’est une bonne chose (sourire)”, avait-il expliqué pour la DH.

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« Rencontrer Louis van Gaal, c’est quelque chose d’exceptionnel »

Couvé par Ruud van Nistelrooy

Si Johan Bakayoko en est là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à Ruud van Nistelrooy. L’ancien attaquant de Manchester United n’a jamais quitté la route de celui qui a longtemps habité à Overijse. Alors que Roger Schmidt, alors coach de l’équipe première du PSV, le prend avec les grands en stage pendant l’hiver 2022, Ruud van Nistelrooy couve le talent d’éloges. “Il joue un football tellement maîtrisé qu’on oublie qu’il n’a que dix-huit ans. S’il continue à s’investir autant dans ce qu’il fait, c’est un garçon qui est bien parti pour rejoindre l’équipe première à la fin de la saison. Il a travaillé dur pour améliorer différents aspects de son jeu au cours des derniers mois. Son objectif est de rester au niveau pour progresser”, avait-il déclaré au micro d’ESPN.

Quelques mois plus tard, l’ancien madrilène prend les rênes de l’équipe première. Une nouvelle fois, le légendaire attaquant choisit de le prendre dans ses valises. “Ça fait trois ans qu’il est mon entraîneur”, expliquait Bakayoko l’an dernier. “C’est d’abord lui qui m’a fait monter en U19 puis il m’a emmené avec lui en Jong, l’équipe B, et maintenant, il me prend en équipe première puisque c’est lui qui sera le coach la saison prochaine. Donc ça sera ma quatrième saison avec lui. Il me connaît très bien forcément. Il sait comment je joue et est capable de faire ressortir le meilleur de mes qualités. Donc nous avons une très belle relation.”

Un mercato d’hiver profitable

Chez les grands, tout se passe d’abord très bien pour Bakayoko. Le PSV commence par un calendrier démentiel et doit jouer sur plusieurs tableaux. Ce qui a permis au jeune belge d’inscrire deux buts lors de ses cinq premières titularisations en championnat.

Problème : son club ne se qualifie pas pour la Ligue des champions et certains joueurs passent devant lui. Du coup, il ne dispute que deux matchs jusqu’en janvier. Sa progression est freinée brutalement. Mais cela n’inquiète pas du tout Ruud Van Nistelrooy. “C’est sa première saison au plus haut niveau”, explique-t-il pour calmer les esprits au Eindhovens Dagblad.

En hiver, le vent tourne au PSV qui accepte une offre de 35 millions d’euros pour Madueke. Tandis que Gakpo part pour Liverpool contre 42 briques. Le Diablotin saisit sa chance à deux mains. Depuis le 15 janvier, il a retrouvé du temps de jeu… et de bonnes statistiques. Surtout entre février et mars où il inscrit trois buts et délivre deux assists en quatre rencontres. De quoi, à nouveau, impressionner son entraîneur. “Ce qu’il fait cette saison, avec ses minutes et son retour en forme, c’est très bien”, avait-il avoué en conférence de presse. “Après le départ de plusieurs joueurs, il ne s’est pas montré stressé. C’est un joueur qui ne connaît pas le trac et qui croit en ses qualités.”

Pisté par le PSG… avant de prolonger

La nouvelle en avait étonné plus d’un. Alors qu’il n’était pas titulaire en Eredivisie, l’ailier droit était pisté par… le grand PSG. Luis Campos était charmé par le joueur et était prêt à mettre 15 millions d’euros sur la table. Cela en dit long sur le potentiel du joueur.

Mais l’intéressé a une idée claire pour la suite de sa carrière: pas question pour lui de déjà rejoindre la constellation de stars parisienne. Il a préféré prolonger pour plusieurs années au PSV. Un choix qui a ravi Ruud van Nistelrooy. “Une vente pendant la trêve hivernale était de toute façon hors de question pour nous. Nous le voyons comme un joueur très important pour le futur”, avait-il déclaré en conférence de presse. Dans les années à venir, le gaucher pourrait bien être le prochain gros pactole du PSV. Estimée à 3 millions lors de son arrivée dans le noyau A, sa cote s’élève désormais à 9 millions d’euros selon le site spécialisé Transfermarkt.

La Côte d’Ivoire, pression pour la fédération et Tedesco

S’il est repris par Tedesco, c’est aussi parce qu’il était ardemment convoité par la Côte d’Ivoire. “Ils m’ont contacté deux fois. Mais mon choix est clair : je veux jouer avec la Belgique, tôt ou tard”, avait-il déclaré en 2022. Pour Le Soir, il a été beaucoup moins catégorique la semaine dernière. “Honnêtement, je ne sais pas non plus quelle nationalité je vais choisir. Je n’y ai pas encore réellement réfléchi. Avec les origines familiales, je pourrais aussi choisir la Côte d’Ivoire ou demander bientôt mon passeport rwandais. Je ne sais pas encore en toute franchise, ça dépend de beaucoup de choses.”

De quoi mettre la pression sur Tedesco et la fédération… qui ont pris la balle au bond. S’il a été préféré à Mike Trésor, c’est pour son potentiel mais aussi parce que l’objectif est de garder longtemps un talent qui ne demande qu’à éclore.

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