Football : La Ligue pourrait être remplacée par « une société de clubs »

Face à l’urgence économique du football professionnel français, Philippe Diallo souhaite lancer une réforme de rupture. Le président de la Fédération française de football (FFF) a présenté lundi un projet de refonte complète de la gouvernance, avec la création d’une « société de clubs » qui remplacerait la Ligue de football professionnel (LFP), jugée obsolète.
« On va passer d’une association loi 1901 à une société commerciale dont les clubs seront les actionnaires », a expliqué Philippe Diallo. Cette nouvelle entité serait dirigée par des professionnels nommés et rémunérés, et non plus par un président élu, avec des missions élargies allant de la valorisation des droits à l’organisation des compétitions.
La FFF reprend la main
La réforme prévoit aussi un retour sous le giron fédéral de compétences clés comme la DNCG ou la commission de discipline, ainsi qu’un droit de veto de la FFF sur les sujets d’intérêt général. « Je souhaite que la Fédération y occupe une place significative », insiste Philippe Diallo.
Le président de la LFP, Vincent Labrune, se dit favorable à un modèle inspiré de la Premier League, « efficace pour renforcer la gouvernance et l’attractivité ». Mais le projet dépend d’un cadre législatif encore incertain. Une proposition de loi sur la gouvernance du sport, débattue au Sénat le 10 juin, pourrait servir de levier.
Droits TV et équilibre financier
Dans un contexte de droits TV en chute libre et de clubs en déficit massif, Philippe Diallo attend pour fin mai des solutions de la part de Nicolas de Tavernost, nouveau patron de LFP Media. A court terme, il veut aussi imposer des règles budgétaires plus strictes (effectifs limités, masse salariale plafonnée) et revoir la répartition des revenus audiovisuels. « Ceux qui n’ont rien doivent avoir quelque chose », résume-t-il.
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Si elle voit le jour, cette « Premier League à la française » ne serait pas opérationnelle avant la saison 2026-2027 au plus tôt, prévient Philippe Diallo. Mais le cap est clair : refonder le football professionnel français de fond en comble pour le sortir de l’impasse.