Sport

FFF : Enquête sur le FC Versailles après un extrait sur Canal+

Le 23 septembre, le club a évoqué dans un communiqué « une discussion ouverte et sincère entre un directeur sportif et des dirigeants de club ». L’UNFP a dénoncé un discours prononcé « sans gêne ni vergogne au regard d’une conduite jugée pourtant comme étant constitutive de harcèlement ».


Celle-ci, les responsables du FC Versailles ne l’avaient sans doute pas anticipée. Le club des Yvelines, évoluant en National, fait l’objet d’un documentaire produit par Canal +, qui a révélé une scène marquante dans les teasers de l’une de ses six émissions. L’UNFP (syndicat des joueurs professionnels) a réagi en saisissant la commission d’éthique et de déontologie de la FFF. Cette commission a ensuite transmis le dossier à la commission fédérale de discipline de la Fédération, qui a décidé d’ouvrir une instruction pour « manquement à l’éthique », a confirmé le club francilien au Parisien, mardi.

Cette instruction cible les trois principaux dirigeants du FC Versailles : le président Alexandre Mulliez, le directeur général Fabien Lazare et le directeur sportif Salomon Kashala. Dans l’extrait évoqué, ce dernier explique lors d’une réunion ses méthodes coercitives pour inciter un joueur à quitter le club, en l’occurrence l’ailier Modeste Duku, qui a finalement rejoint le Royal Excelsior Virton, en Belgique, l’été dernier.

« Tous les entraînements, pendant que les autres jouent au foot, lui, il trottine autour du terrain », déclare Kashala. « Je l’ai fait à Dunkerque, j’ai sorti six joueurs comme ça. On les met à part. » L’UNFP, soucieuse du respect des droits des joueurs, a dénoncé un discours prononcé « sans gêne ni vergogne au regard d’une conduite jugée pourtant comme étant constitutive de harcèlement ».

« La stratégie pour qu’il quitte le club, c’est de faire comprendre qu’il n’a pas d’avenir et qu’il ne jouera plus », précise également Fabien Lazare dans cet extrait pour soutenir son directeur sportif. Le président Alexandre Mulliez, petit-fils du fondateur d’Auchan, soutient qu’il existe d’autres méthodes. « On ne veut pas humilier les gens », a-t-il notamment déclaré.

Le club s’était défendu le 23 septembre en indiquant dans un communiqué qu’il s’agissait d’« une discussion ouverte et sincère entre un directeur sportif et des dirigeants de club, visant à trouver des solutions constructives à une problématique bien connue du milieu du football ». Ayant accepté d’ouvrir ses coulisses « dans un esprit de transparence totale », il doit probablement le regretter aujourd’hui.