FC Barcelone : La gestion de Joan Laporta fait-elle du Barça « la risée du monde entier » ?
La réalisation TV de la première demi-finale de la Supercoupe d’Espagne entre le FC Barcelone et l’Athletic Bilbao, mercredi (20 heures) à Djeddah (Arabie saoudite), risque de se faire plaisir en multipliant les plans hors terrain sur deux joueurs du Barça. Car la situation de Dani Olmo et de Pau Victor, du voyage mais désormais interdits de compétition officielle sous le maillot blaugrana pour des raisons économiques, n’est pas banale.
Au cœur de cet hallucinant imbroglio ayant conduit à la désinscription de l’effectif fin décembre des deux recrues estivales Dani Olmo (6 buts en 15 matchs sur la première partie de saison) et Pau Victor (2 buts en 17 apparitions) se trouve évidemment Joan Laporta. Le média Sport annonçait ainsi lundi soir que le controversé président catalan allait faire face ce mardi à une motion de censure pouvant le faire tomber de son poste.
Les socios prêts à précipiter la chute de Laporta ?
Tout comme son prédécesseur Josep Maria Bartomeu, celui-ci subit notamment les foudres de Jordi Farré, emblématique socio du Barça à l’initiative de pareille motion ayant précipité un changement à la direction du club en 2020. Le processus permis par les statuts du FC Barcelone est aussi simple que tranchant : Jordi Farré peut envoyer une lettre au conseil d’administration du club pour décrire les raisons qui l’ont incité à formuler une motion de censure.
Si une quinzaine de jours plus tard, 16.521 bulletins de vote approuvant cette motion sont récoltés et validés, soit l’équivalent de 15 % des socios du Barça aptes à voter, le CA devra trancher pour de bon le sort de l’actuel président par un vote. Pour cette ultime étape, il faut qu’au moins deux tiers des membres du conseil d’administration votent en faveur de cette motion de censure pour que le deuxième règne de Joan Laporta (après 2003-2010) soit aussitôt finito.
Ce mardi matin, Marca indique néanmoins que Jordi Farré ne s’est pas encore présenté comme attendu au Camp Nou pour activer cette motion de censure. Dimanche, dix groupes de supporteurs opposés à la gestion de Joan Laporta avaient de leur côté publié un communiqué pour réclamer sa démission immédiate, ou au moins un vote de confiance qu’il peut déclencher. « Il faut des gens avec de l’énergie pour donner vie à une entité qui doit être gérée de manière professionnelle », pointent ces groupes de socios, en insistant sur la « négligence » concernant les contrats de Dani Olmo et de Pau Víctor.
« On ne parlera plus de jongleurs mais de clowns »
Rappelons que ces derniers peuvent en l’état s’engager libres dans le club de leur choix, après avoir été respectivement recrutés pour 55 et 3,2 millions d’euros cet été. Le revirement in extremis de Joan Laporta afin de bloquer vendredi le retour dans la section basket du Barça du meneur de jeu français Thomas Heurtel, un joueur « à l’honneur douteux » selon ces mêmes groupes de socios, n’atténue guère l’actuelle fronde le visant.
Autant vous dire que même la perspective d’un nouveau Clasico en finale de la Supercoupe d’Espagne dimanche passera quasiment inaperçue face à cette brûlante actualité dans les bureaux côté catalan. Et les soutiens au camp du dirigeant de 62 ans se font rares, comme le prouve la saignante salve balancée lundi soir au média Diari ARA par Jaume Giró, pourtant son bras droit lors de sa campagne pour l’élection de 2021.
« Les jongleurs et les funambules ont pris les rênes du club. Convaincus de leurs capacités, ils marchent sur une corde raide sans filet, sans barre pour se stabiliser et, pire, sans équilibre. Si les choses continuent ainsi, on ne parlera plus de jongleurs mais de clowns. Nous ne serons pas loin d’être la risée du monde entier, si ce n’est pas déjà fait. »
« Intolérable qu’il offre cette image »
Plus attendu, l’ex-candidat à la présidence du FC Barcelone Victor Font avait glissé la semaine passée dans une lettre ouverte, en pleine onde de choc Dani Olmo : « Il est intolérable que le plus haut dirigeant du Barça agisse de cette manière et offre cette image ».
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L’avenir du Barça version Laporta semble à présent tenir à un fil aussi fragile que le récent engagement du dirigeant à vendre pour plus de 100 millions d’euros l’exploitation sur vingt ans de loges VIP du futur Camp Nou à un consortium qatari afin de sauver ce qui peut encore l’être du côté des finances du club. A l’image de cette troisième place actuelle en Liga, loin des débuts estivaux rêvés avec Hansi Flick, le funambulisme à la sauce catalane affiche plus que jamais ses limites.