Expulsion de Bellingham : Mur Messi, menaces et appels en Angleterre… L’affaire du « fuck off » part en cacahuète
La science reconnaît la toxine botulique comme le plus puissant poison connu au monde, mais il se pourrait bien que celle-ci se fasse détrôner par le « madridismo ». Depuis l’expulsion de Jude Bellingham à Osasuna, samedi dernier, sur fond de débat littéraire pas nécessairement à la hauteur de l’héritage légué par Shakespeare – « fuck off » ou « fuck you », telle est la question – l’arbitre José Luis Munuera Montero dit vivre un véritable enfer. L’Espagnol a entre autres reçu de nombreuses menaces de mort de la part de supporters du Real Madrid, au point de devoir désactiver son compte Linkedin pour arrêter d’en recevoir et de rester enfermé chez lui.
« Ils vilipendent mes neveux, ils attaquent mes neuf frères et sœurs, mon père de 80 ans est allé à la messe aujourd’hui et… je ferais mieux de me taire, a ajouté l’arbitre dans une interview au Partidazo Cope. Que créons-nous ? Comment pouvons-nous montrer dans un journal les folies que nous disons ? Sommes-nous fous ? Contrôlons-nous la violence ou la promouvons-nous ? Cela devient incontrôlable. Quel sport créons-nous avec le football ? »
Un pseudo-mur Messi dans le jardin de l’arbitre
L’affaire n’aurait probablement pas dépassé le stade des jérémiades de fans merengues si Osasuna n’avait pas arraché le match nul samedi – qui plus est grâce à un but sur penalty – et si le Barça n’avait pas pris la tête du championnat dans la foulée en battant le Rayo Vallecano, dans un match pour le coup arbitré avec les yeux de Gilbert Montagné. Il n’en fallait pas plus pour nourrir le complot de l’anti-madridisme, la cabale contre la maison blanche et, magie d’Internet, pour trouver des accointances entre Munuera Montero et le FC Barcelone.
Sur les réseaux, la rumeur de l’existence d’un mur à la gloire de Lionel Messi époque Barça dans le jardin de l’arbitre se répand comme une traînée de poudre. Certains veulent « localiser la maison », et l’on imagine aisément que ce n’est pas pour boire le thé avec leur cible. « Je n’y habite pas et je n’y ai pas de bureau, se défend l’arbitre. Il s’agit du siège fiscal d’une autre société que le partenaire partage. Il n’y a rien d’étrange. Je n’ai rien à cacher, tout a été clarifié. »

La radio espagnole appelle des Anglais pour leur dire « fuck off »
L’équipe de Partidazo Cope, qui se félicite aujourd’hui d’avoir donné la parole à Munuera Montero ? a grandement contribué à l’hystérie collective. Quelques heures plus tôt, six chroniqueurs appelaient un hôtel en Angleterre pour envoyer des « fuck off » de l’autre côté de la Manche afin de déterminer s’il s’agit oui ou non d’une insulte en fonction de la réaction de l’interlocuteur. Un numéro lamentable en écho à la défense de Jude Bellingham, lequel jurait ne pas avoir dit « fuck you » mais « fuck off » à l’arbitre, comme si cela changeait grand-chose à la forme.
Ce mercredi, le comité de la compétition a balayé l’appel du club madrilène dans cette affaire, dans un communiqué où l’on comprend que le travail d’expertise incluait une partie lecture labiale, grande discipline nationale. « Le Real Madrid, sur la base des images et de l’avis d’expert envoyé, n’a pas été en mesure de prouver qu’il [Munuera Montero] a écrit « off » au lieu de « you ». Le rapport est présumé vrai et par conséquent l’appel échoue. » Le club peut encore faire appel, mais l’affaire est quasiment close. Le mal, lui, est fait. Et le poison du clubisme est plus que jamais diffus.