Equipe de France : « Ça met du respect sur mon nom »… Kylian Mbappé enfin retrouvé avec les Bleus ?

Si on nous avait dit, au soir de son retentissant triplé en finale de la Coupe du monde 2022, que Kylian Mbappé connaîtrait dans un proche avenir avec les Bleus une disette d’un an sans inscrire le moindre but sur action de jeu, on aurait grimacé. Car oui, la seule hypothèse aurait été de songer à une rupture des ligaments croisés ou du tendon d’Achille éloignant des terrains notre golden-boy pour une très longue durée. Comment imaginer en effet qu’un tel buteur connaisse un trou noir à 25-26 ans, avec seulement deux penalties inscrits en 11 matchs internationaux ?

Après avoir enfin retrouvé le chemin du but, dimanche contre l’Allemagne (2-0), avec sa spéciale fixation de son adversaire direct (ici Joshua Kimmich) sur le côté gauche de la surface, démarrage sur sa droite et frappe soudaine pour tromper le gardien, l’intéressé a confié : « Il y a eu pas mal d’épisodes qui font que ça a retardé l’échéance ». Comprendre une ultime saison contrariée au PSG vu ses relations avec Nasser Al-Khelaïfi, un nez fracturé en ouverture d’Euro 2024, puis un imbroglio avec Didier Deschamps.

Déjà meilleur passeur et 3e meilleur buteur des Bleus

Le temps a filé, et on devait remonter à une reprise a priori anecdotique lors d’un match mical contre le Luxembourg (3-0), le 5 juin 2024, pour trouver trace d’un but dans le jeu de l’ancien Monégasque. Autant dire une éternité pour un tel joueur, qui n’a pu célébrer que deux penalties en un an, face à la Pologne à l’Euro (1-1), puis jeudi contre l’Espagne (4-5).

Et si cette demi-finale de la Ligue des nations l’a statistiquement débloqué (un but plus une passe décisive sur l’exploit de Rayan Cherki), ses mauvais choix à la pelle ce soir-là font le succès d’une compil approchant les 6 millions de vues sur X. Non, le véritable réveil du Madrilène, Soulier d’or le plus souvent létal avec son club (43 buts en 56 matchs en 2024-2025), a eu lieu dimanche lors de ce match pour la troisième place de cette Ligue des nations.

Impliqué et inspiré, comme sur cette sublime volée repoussée par Marc-André ter Stegen (79e), Kylian Mbappé a, outre son but (1-0, 45e + 1) ayant fait un bien fou à son équipe, sous l’eau durant toute la première période, joué la carte du collectif avec un caviar pour Michael Olise en contre (2-0, 84e). Le désormais meilleur passeur de l’histoire des Bleus (32 offrandes décisives, contre 30 pour Antoine Griezmann) est conscient que cette fin de série noire se faisait urgente.

« J’ai toujours voulu être impactant »

« J’ai toujours voulu être impactant en équipe de France, souligne-t-il aussitôt. J’ai toujours dit qu’il n’y avait rien au-dessus donc c’est sûr que ça fait plaisir de recommencer à être décisif, ce qui doit normalement être ma norme. Ça fait du bien de marquer dans le jeu, même si je n’étais pas très inquiet. Ce sont des choses qui peuvent arriver, il y a des passages comme ça. » Avant de prolonger son propos autour des attentes l’entourant, qui plus est depuis sa prise de brassard après la fin de carrière internationale d’Hugo Lloris.

« On en parlait beaucoup et je pense que c’est bien qu’on souligne quand je ne marque pas. Ça veut dire que les gens attendent que je marque. Ça met du respect sur mon nom. Ça prouve le respect qu’on a sur le joueur que je suis quand je ne marque pas. Quand je recommence à marquer, je suis content, l’équipe est contente, et je pense que vous aussi [s’adressant aux journalistes] si je ne dis pas de connerie. »

A ses côtés en conférence de presse, Didier Deschamps n’a pas manqué d’ajouter, tout sourire : « Et moi aussi ». Evidemment, le groupe tricolore se porte mieux lorsque son capitaine y semble épanoui.

« Aucune amertume » vis-à-vis du PSG

Son total désormais symbolique avec les Bleus de 50 buts en 90 capes lui permet de déjà être sur les talons de Thierry Henry (51) et même du recordman Olivier Giroud (57), qui comptent respectivement 33 et 47 sélections de plus que lui. Kylian Mbappé a aussi pu profiter de ce rassemblement pour (bien) répondre aux dossiers chauds qui lui sont récemment reprochés.

• Le « Ballon d’or gate » qui ferait de lui un non-soutien d’Ousmane Dembélé ? Sur Téléfoot, il a reconnu qu’à « l’instant T », « Dembouz » et Lamine Yamal avaient un temps d’avance sur lui. Et dans cette configuration actuelle, il s’est montré très clair : « Moi je serai toujours derrière mon frère Ousmane, il n’y a pas de débat. On se soutient depuis de nombreuses années et entre Lamine Yamal et Ousmane, je soutiens Ousmane Dembélé, facilement ».
• Son aigreur supposée face à la C1 remportée par le PSG l’année de son départ, et en plein litige judiciaire pour récupérer 55 millions d’euros de son ancien club ? « Je ne suis pas parti trop tôt, mon histoire avec le PSG était terminée. Je n’ai aucune amertume, j’étais arrivé au bout du chemin. J’ai tout essayé et c’est le destin qui fait que ça devait se faire sans moi. Que le PSG gagne la Ligue des champions sans moi, ça ne me touche pas. J’étais content car si on parle terrain, ils l’ont mérité à 100 %, c’est la meilleure équipe d’Europe. »
• Son rôle de capitaine qu’il ne tiendrait pas réellement en équipe de France ? Là, pour le coup, c’est Didier Deschamps qui est revenu dessus dimanche : « Kylian assume totalement ce rôle de leader sur le terrain et en dehors ». Son coéquipier au Real et avec les Bleus Aurélien Tchouaméni en a remis une couche : « Kylian est critiqué, peu importe ce qu’il fait. Il a montré que cela ne l’affectait pas du tout et on sait la chance qu’on a d’avoir un joueur comme lui dans l’équipe ».

Notre dossier sur Kylian Mbappé

Oui, il y avait comme de l’apaisement dans l’air entre Kylian Mbappé et l’équipe de France, à trois mois du début des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Avant cela, il sera de retour sur le terrain dès le 18 juin contre Al-Hilal, avec Xabi Alonso sur le banc et la Coupe du monde des clubs dans le viseur. « C’est un trophée extrêmement important », a d’ailleurs glissé au passage l’attaquant du Real dimanche. Oui, surtout dans une saison où Liga, Coupe du Roi, Ligue des champions, et désormais Ligue des nations t’ont échappé.