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En visite chez Nicolas Raskin en Ecosse : “Mon rêve ultime, c’est la Premier League et Chelsea”

C’est peu dire que l’ancien joueur du Standard s’est très vite adapté à son nouvel environnement. Sur le terrain, Raskinator est déjà chez lui. Une grosse densité dans le milieu où il évolue en pur 6, très peu de ballons perdus et cette capacité à accélérer le jeu. Ses coéquipiers, dont les anciens Belgicains Hagi, Roofe, Matondo et Sakala, boivent du petit lait avec, sauf blessure, déjà un statut de titulaire quasi indiscutable pour Raskin. En dehors aussi, le médian s’est très vite intégré.

guillement

« Les Rangers, c’est un peu comme le grand frère du Standard. »

C’est vrai que je me sens super bien ici, confirme le Liégeois de 22 ans dans son appartement niché au cœur de Glasgow après la rencontre. On m’avait dit que j’aurais du mal avec le climat, mais franchement, ça va. Je pensais qu’il ferait plus froid (rires). J’ai souffert au début avec l’anglais mais, là, je commence à bien parler même si pour les nuances, c’est plus dur. Les Rangers, c’est un peu comme le grand frère du Standard. Il y a cette passion avec des supporters chauds, cette ambiance familiale aussi et une grosse pression. Tout est encore plus gros en fait avec 60.000 fans et cette envie constante d’aller plus haut. J’adore ça, j’adore ces derbys de feu. Moi, je joue au foot pour les émotions qu’il apporte et qu’il m’apporte. Comme lors de Standard-Anderlecht où, le temps d’un match, il y a presque de la haine. Cela me galvanise…”

Raskin en action face au Celtic.
Raskin en action face au Celtic. ©PA Wire/PA Images

Deuxièmes en championnat loin derrière le Celtic à l’entrée de play-off qui commencent ce week-end, les Rangers ne pourront plus être champions. Lot de consolation : la deuxième place, qui donne accès aux barrages de la future Ligue des Champions, est acquise. Dimanche, c’est la Coupe d’Ecosse qui s’est envolée avec ce revers 0-1 assez logique face au Celtic. Mais si les Light Blues ont transféré le Belge en fin de contrat lors du dernier mercato hivernal pour la modique somme de 3,5€ millons, c’est justement pour combler une partie du vide avec leur encombrant voisin.

”Le coach anglais Michael Bale me voulait vraiment, assure le numéro 43 des Rangers. Oui, il y avait d’autres clubs (NDLR : on a notamment parlé de Benfica), mais les Rangers ont été les plus concrets. Puis, c’est un géant du foot britannique dont on parle. Un géant qui veut retrouver tout son lustre d’antan. Le club est en fin de cycle et veut donner sa chance à des jeunes comme Matondo, Tillman et moi. Je sens qu’on veut faire de moi un leader. Et cette ambition me plaît avec la Coupe d’Europe qui va transcender tout le monde ici. J’ai fait le bon choix…”

guillement

« Dans les rues, on m’arrête plus ici qu’à Liège. »

Avec une pression qui peut parfois être délicate à gérer. “Je ne peux plus me balader dans la rue sans qu’on m’arrête, s’amuse Raskin. C’est encore pire qu’à Liège. C’est souvent bon enfant sauf la fois où j’étais avec des coéquipiers dans un bar et que je suis tombé sur des fans du Celtic. Ils étaient assez chauds. Mais des supporters des Rangers sont arrivés et les ont calmés (rires). J’ai aussi accès à certains privilèges même s’il faut tomber sur les bonnes personnes dans cette ville totalement coupée en deux. Mon dentiste, par exemple, est un fan des Rangers et ne me fait quasi rien payer. Encore bien qu’il n’est pas fan du Celtic, sinon, j’aurais peur… (rires).”

Si le choix de l’Écosse peut étonner, le Waremmien l’explique assez facilement avec un vrai plan de carrière en tête. “Je sais les objectifs que je veux atteindre même si je préfère ne pas en parler pour le moment, sourit-il, un brin mystérieux. Je rêve de Premier League et l’étape écossaise est une bonne façon d’y arriver. Pourquoi, après ici (NDLR : il a signé un contrat longue durée), ne pas rejoindre un club de subtop anglais ? Mon rêve, je l’avoue, c’est Chelsea mais il y a encore beaucoup de boulot jusque-là. Je suis un compétiteur et je sais que j’ai beaucoup de chance de faire de ma passion mon métier même si à mes yeux, que ce soit jouer un sixte avec mes potes ou évoluer devant 60.000 personnes, le foot reste avant tout un jeu et un vrai plaisir…”

”On a encore beaucoup de talent en équipe nationale”

Tour d’horizon des autres thèmes qui font l’actu avec l’ex-rouche.

La saison du Standard. ” Avant mon départ, on a livré une bonne première partie de saison avec quelques gros matchs. Le groupe a ensuite connu une petite baisse de régime mais je suis content qu’il soit en PO2. Je suis sûr qu’il va encore surprendre…”

Le niveau du championnat écossais. ” Honnêtement, je pense que les Rangers et le Celtic sont plus forts que le top du championnat belge. Mais pour les autres clubs, c’est l’inverse. En attendant, être ici me permet de diversifier mon jeu.”

Ronny Deila. ” J’ai encore des contacts avec lui. Il n’y a jamais eu de souci entre lui et moi. C’est un style différent de mon entraîneur actuel. C’est peut-être lui qui m’a le plus appris…”

L’équipe nationale” Évidemment que j’en rêve vu que j’ai pris part à toutes les catégories avant. Mais je reste calme et patient. Je sais qu’une éventuelle sélection passera par des bonnes prestations en Ecosse mais surtout sur la scène européenne. Jusqu’ici, je n’ai pas encore eu de nouvelles directes de Tedesco, mais je sais qu’il a contacté le manager des Rangers. On a encore beaucoup de talent en équipe nationale. Le foot belge n’est pas mort…”