Sport

Emmanuel Macron poursuit-il la diplomatie du ping-pong en Chine ?

Emmanuel Macron a été photographié en octobre 2023, raquette à la main, sur la place de la République lors d’une Journée paralympique annonçant la dernière ligne droite vers les Jeux paralympiques de Paris 2024. Le président de la République s’est rendu à Chengdu (Chine) où l’équipe de France venait de s’incliner 7-8 face à Hongkong lors de la Coupe du monde par équipes mixtes.


Emmanuel Macron est-il le président français le plus passionné de ping-pong de l’histoire ? Cela semble se confirmer depuis son apparition, raquette en main, sur la place de la République en octobre 2023, lors d’une Journée paralympique marquant le compte à rebours avant les Jeux paralympiques de Paris 2024. De plus, il a échangé quelques balles, dont un smash gagnant, avec Alexis Lebrun en novembre 2024 à l’Élysée, lors de la visite d’État du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev.

Cependant, personne n’aurait imaginé que le tennis de table figurerait au programme de la quatrième visite d’État d’Emmanuel Macron en Chine. Ce fut pourtant le cas ce vendredi, après des discussions complexes avec son homologue chinois Xi Jinping concernant l’Ukraine et le commerce. Le président de la République s’est ainsi rendu à Chengdu, où l’équipe de France venait de perdre de peu contre Hongkong (7-8) lors de la Coupe du monde par équipes mixtes.

Pour cette rencontre à l’université Sichuan, le programme comprenait des photos et des sourires avec les joueurs français de ping-pong, ainsi que quelques échanges de balles avec des adversaires chinois, d’abord en double aux côtés de Félix Lebrun, puis de Prithika Pavade. Au milieu des « ooooh » de l’assistance, des sourires face aux nombreux revers ratés, et d’un ultime revers gagnant (réalisé avec un peu de chance), les tensions politiques et économiques du reste du voyage semblaient s’éloigner.

Peut-on établir un parallèle entre cette dernière étape d’Emmanuel Macron en Chine et la célèbre diplomatie du ping-pong, chère à la Chine de Mao Zedong, grand amateur de ce sport ? Au début des années 1970, la République populaire de Chine avait en effet saisi l’occasion des Championnats du monde de tennis de table de Nagoya (Japon) pour inviter l’équipe américaine.

Inconsciemment, le jeune pongiste et hippie américain Glenn Cowan et son homologue chinois Zhuang Zedong avaient engagé un échange hautement symbolique en avril 1971, qui avait favorisé un rapprochement jugé impossible entre Richard Nixon et Mao Zedong. Près de cinquante-cinq ans plus tard, et avec toutes les réserves nécessaires, il était perceptible ce vendredi à Chengdu que le tennis de table pouvait contribuer à adoucir un voyage diplomatique souvent tendu.