Sport

« Eden Hazard du snooker » et en couple avec la fille d’un adversaire: qui est vraiment Luca Brecel, le Belge champion du monde?

1. Son papa a dû abattre un mur dans leur maison

L’histoire est connue : le petit Brecel découvre le billard américain, le “pool”, à 9 ans en vacances en Italie. De retour en Belgique, il est plus attiré par les grandes tables, celles de snooker. Malgré sa petite taille (il est à peine plus haut que la table – 86 centimètres), il épate les personnes qui le voient à l’œuvre. Vu que les heures de snooker coûtent un os, son papa décide d’acheter une table. Mais pour la faire rentrer dans leur maison, il doit… abattre un mur.

WK snooker - Luca Brecel is'King of the Crucible' na 18-15 zege tegen Mark Selby
Brecel avec son papa, sa compagne et sa maman. ©BELGA

2. Bon footballeur mais allergique au foin

Le petit Luca avait d’autres talents que le snooker, notamment le football. À cinq ans, il est inscrit à Dilsen VV. Il était très adroit et marquait beaucoup de buts. Mais il a dû arrêter parce qu’il souffrait trop du rhume des foins. Les entraîneurs se souviennent de lui parce qu’il était aussi bon du pied gauche que du pied droit.

3. Un break de 74 à la main… gauche

Son coach de snooker fait le même constat. Tout comme son idole O’Sullivan, Luca est pratiquement aussi à l’aise en jouant de la main gauche. À 14 ans, il réussit déjà un break de 74 à la main gauche. Mais ce n’est pas tout : à ce même âge, il a déjà réalisé plus de 30 fois un break maximum de 147, un chef-d’œuvre que son adversaire Selby a réussi pour la première fois de l’histoire en finale du championnat du monde.

4. Il filmait lui-même ses erreurs

Pendant ces championnats du monde, le secret de Brecel était de peu s’entraîner entre les matchs. Pourtant, il a toujours été un bourreau de travail. Jeune, il s’entraînait entre 5 et 15 heures par jour et filmait ses coups pour analyser ses erreurs. Et il n’arrêtait pas de regarder des séances de ses idoles O’Sullivan et Stephen Hendry sur YouTube.

5. Traité de “dikke nek”

À 12 ans, le petit Brecel gagne déjà des tournois en Belgique dans la catégorie “adultes”. Et cela n’amuse pas les valeurs sûres, qui se sentent ridicules de se faire battre par un adolescent. Brecel est traité de “dikke nek” à des concours en Belgique, mais son génie fait baver les Britanniques. À 14 ans, “The Little Belgian” (le petit Belge) est invité à un tournoi de gala avec les plus grands au Portugal. Il bat notamment Ken Doherty, le champion du monde de 1997. Du haut de ses 17 ans et 45 jours, il est le plus jeune participant de l’histoire au championnat du monde. Il sera éliminé au premier tour.

Brecel à 15 ans avec son trophée d'Espoir de l'Année au Casino d'Ostende.
Brecel à 15 ans avec son trophée d’Espoir de l’Année au Casino d’Ostende. ©Photo News

6. Espoir de l’année mais il se tait

Ses prestations commencent quand même à être jugées à leur juste valeur en Belgique. À 15 ans, il est élu Espoir de l’Année. Mais au gala qui a lieu au Casino d’Ostende, c’est son papa qui prend le micro. Luca est trop timide pour parler devant une salle remplie. “À l’école, il refuse même de faire des élocutions, alors qu’il est bien préparé, dévoile sa maman. Et il refuse de partir en voyage scolaire.”

Sa maman le révèle dans une interview : des tests ont démontré qu’il a une forme d’autisme. Mais cette maladie devient un atout au snooker, où il garde son calme devant un public de mille personnes.

7. Il est presque naturalisé néerlandais

Son papa profite de l’attention des médias pour tirer la sonnette d’alarme. “On n’a plus assez d’argent pour financer les déplacements et frais de logement pour mon fils”, lance-t-il dans les journaux flamands. “Il nous faudra 100 000 euros par an pour que Luca puisse poursuivre une carrière au plus haut niveau.”

Vu qu’un joueur de snooker n’est pas reconnu comme sportif professionnel et n’a donc pas droit à une bourse, il envisage de naturaliser son fils néerlandais.

8 Il n’a pas besoin de calculatrice

La timidité de Luca lui fait détester l’école. Il reçoit des cours à domicile. Mais il n’est pas bête, loin de là. Lors d’une des leçons de mathématique, une prof lui avait préparé un calcul ultradifficile. Alors que la prof était encore en train de faire le calcul sur sa calculatrice, Luca avait déjà donné la bonne réponse… sans aide de calculatrice.

9. Son papa a été champion de taekwondo

Luca l’a déclaré dans son discours après la finale : sans la team-Brecel, il n’aurait jamais remporté le trophée. Carlo, son papa, n’a jamais fait de billard. Par contre, il a été champion de Belgique du sport de combat taekwondo. Petit-fils d’immigrés autrichiens-slovènes, il a pourtant retransmis un talent à son fils. “J’étais aussi fanatique que Luca, dit Carlo. Quand je voulais réussir, je faisais tout pour y parvenir.”

En 1996 – Luca avait un an – Carlo l’a échappé belle quand une tumeur a été enlevée de ses reins.

10. Sa maman a le syndrome de fatigue chronique

Sa maman Mirella, qui a des origines italiennes, était également à Sheffield. Elle souffre du syndrome de fatigue chronique depuis 2004, ce qui ne lui permet pas de voir tous les (longs) matchs de son fils.

« Une rock star », « Pas mal pour quelqu’un qui boit autant qu’il joue au snooker »: la presse britannique s’extasie devant Luca Brecel

11. Sa sœur a participé aux Special Olympics

Luca a une sœur de 42 ans – Jessica – qui, en plus d’être autiste, a un handicap mental. Elle est la plus grande supportrice de son frère. Elle a participé aux Special Olympics de netball et habite dans un centre de services de soin et de logement.

12. Son frère a fait la chanson du Patro

Les Brecel sont aussi passionnés par la musique. Jordy, son frère de 34 ans, écrit des textes et fait du rap. En 2007, il a notamment fait la chanson du Patro Eisden Maasmechelen, le club de foot qui vient de monter en D1B avec Stijn Stijnen comme coach. Luca écoute du hip-hop ou du rap entre les séances.

13. Il a envisagé de se convertir à l’islam comme son frère

Son frère Jordy, également présent à Sheffield, s’est converti à l’islam. Dans le programme “Karakters” diffusé sur Canvas, Luca a dévoilé qu’il a envisagé de faire la même chose, mais il ne l’a pas fait. Il n’est pas croyant.

14. Problèmes d’hyperventilation : un psy l’a aidé

Brecel déteste chercher des excuses pour son palmarès qui était assez vierge (cinq tournois gagnés avant le début du championnat du monde), mais il a quand même été freiné par des pépins physiques. Il a eu des douleurs à l’épaule et a eu des soucis d’hyperventilation en 2016. Il s’en est débarrassé grâce à un psy.

15. Il vit avec Laura après… 3 semaines à peine

Brecel l’a remerciée à plusieurs reprises tout au long du tournoi : sans son amoureuse Laura, il ne serait pas allé si loin dans la compétition. Laura est la fille de Kurt Vanoverberghe… qui avait été son adversaire à des tournois de snooker. Luca et Laura ne sont en couple que depuis trois semaines. Luca traversait un creux – il était épuisé – et avait pris un break. Sa rencontre avec Laura lui a rechargé les batteries. Entre-temps, les deux vivent déjà ensemble.

16. Battu par un amateur en février

Entre 2017 et 2021, Luca avoue ne pas avoir vécu comme un professionnel. “J’étais sur la mauvaise voie.”

Et au début de cette année, encore, il était complètement à la ramasse et a même été battu par… un joueur amateur.

17. Il est parti fêter chez lui pendant le tournoi

La façon dont il a préparé ces championnats du monde a fait le tour du monde : en buvant des verres, en jouant au darts et à FIFA jusqu’à 6 heures du matin avec ses amis. Pendant le tournoi, il a même fait un aller-retour de Sheffield vers Maasmechelen pour aller fêter sa victoire (“J’étais fatigué, donc j’étais vite arrosé”) et pour voir sa compagne. Son style de vie exubérant lui a valu le surnom de “Party Boy” au Royaume-Uni.

18. Sans permis, il a roulé avec la Porsche de son ex-agent

En ce moment, il roule avec une Peugeot 508. Mais il a déjà déclaré que s’il peut se le permettre, il va s’acheter une Lamborghini. Il a toujours aimé les belles voitures. “Mon manager avait une Porsche Panamera, a-t-il révélé. Même sans permis de conduire, j’ai pu rouler avec cette voiture.”

Le'Free Bird' tatoué sur ses doigts illustre le personnage qu'est Brecel.
Le ‘Free Bird’ tatoué sur ses doigts illustre le personnage qu’est Brecel. ©PA Wire/PA Images

19. Oiseau libre tatoué sur les doigts

”Frank The Butcher” (Le Boucher), son tatoueur à Houthalen, lui a fait plus de dix tatouages, notamment un oiseau, un tigre, une araignée, une mite, un requin perforé par une ancre, des lianes, une femme voilée avec un bandana, un poignard ensanglanté, un revolver, un portrait de son rappeur préféré, The Game, et les lettres “V-i-d-a l-o-c-a” (vie folle) sur les poignets. Mais le tatouage le plus visible quand il joue au snooker, ce sont les lettres “f-r-e-e b-i-r-d” (oiseau libre) tatouées sur ses jointures du doigt. Le message correspond au personnage de Brecel, qui est un “je-m’en-foutiste”. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est appelé l’Eden Hazard du snooker.

20. Il avait une Rolex à 17 ans

Il n’avait pas encore vraiment fait fortune dans son sport, mais la prime de 595 500 euros doit lui donner des idées. Brecel n’est pas du genre à faire des épargnes. Il aime dépenser sa fortune pour des chaussures Louboutin ou des montres. À 17 ans, il avait déjà une Rolex de 10 000 euros.

Verre avec son adversaire, selfie avec son idole et trophée dans le lit : voici comment Luca Brecel a fêté son titre de champion du monde