Sport

Dupont en NFL, les Bleus qui jouent à nouveau au foot et Marchand en burn-out, nos prédictions les plus osées pour 2025

On ne cache pas un gros pincement au cœur à l’heure de refermer cette année 2024. Les souvenirs des JO de Paris sont toujours là, les émotions et les frissons pas loin, prêts à ressurgir dès qu’on entend les premières notes de la Parade de Victor Le Masne. Mais comme il faut bien se résoudre à aller de l’avant, on va tenter d’accueillir 2025 comme il se doit.

Année impaire oblige, il faudra faire sans grand événement planétaire, ce qui ne veut pas dire que cette année de sport sera dénuée d’intérêt. Surtout si elle nous offre les surprises, belles ou mauvaises, auxquelles on a pensé avec notre esprit prodigieux. Ou torturé, c’est selon.

Un Français remporte un Masters 1000

Cela fait trop longtemps que la France du tennis souffre. Pas de titre en Grand Chelem depuis le big bang (1983 pour Noah), un ou deux exploits en Masters 1000 quand toutes les planètes s’alignent, c’est-à-dire presque jamais. Mais, c’est sûr, 2025 sera la bonne. Pas pour voir un tricolore remporter Roland-Garros ou Wimbledon, on en est bien conscients, mais un petit Masters 1000 aux Etats-Unis ou dans la nouvelle enceinte de la Défense Arena, ça on y croit fort.

Notamment parce qu’Ugo Humbert a humé un possible titre à Paris à l’automne dernier, après un superbe parcours à Bercy, stoppé en finale par Alexander Zverev. Quatorzième joueur mondial, Humbert semble avoir passé un cap en 2024, comme plusieurs « jeunes » Français, comme Arthur Fils ou la machine à servir Giovanni Mpetshi Perricard. Alors, on parie ?

La France fait de nouveau rêver grâce au duo Cherki-Mbappé

L’Euro 2024 achevé en demi-finales dans l’ennui général et la rentrée plombée par le cas Mbappé ont fait grandir la contestation populaire contre Didier Deschamps. Mais le grand Raïs du foot français en a vu d’autres, et la victoire autoritaire ramenée d’Italie en novembre lui a permis de mater le début de révolte pour passer les fêtes au chaud.

En 2025, place à la reconquête. Le sélectionneur profite du quart de finale de la Ligue des nations en mars pour lancer Rayan Cherki, étincelant avec l’OL, dans le grand bain. Orphelins de Griezmann, les Bleus retrouvent un profil créatif et, comme par magie, se remettent à jouer au foot. Mbappé, sur la pente ascendante depuis décembre, se met au diapason. Le duo qu’il forme avec le Lyonnais éteint la Croatie, avant de ramener un trophée à la France en juin. Ce n’est ni la Coupe du monde ni l’Euro, mais on allume à nouveau la télé pour voir jouer les Bleus.

Rayan, le ballon est son ami.
Rayan, le ballon est son ami.  - Nicolas Tucat

Gérard Lopez finit en prison

Alouette, gentille alouette, alouette, je te plumerai. Et Lotus, et Lotus. Et Mouscron, et Mouscron. Et Boavista, et Boavista. Et Bordeaux, et Bordeaux. Oh oh oh. Toujours président et actionnaire des Girondins après avoir provoqué la descente du club en National 2, l’homme d’affaires luxembourgeois tente de maintenir le cap et se « battre pour ramener le club là où il n’aurait jamais dû cesser d’être, c’est-à-dire une institution légendaire du football français et de tout premier plan ».

Condamné à de la prison avec sursis et 45.000 euros d’amende pour complicité d’exercice illégal de la profession d’agent sportif par le tribunal correctionnel de Lille en novembre, Gérard Lopez n’est pourtant pas tiré d’affaires. Les justices française et italienne essaient ainsi de faire la lumière sur certaines transactions du Losc (notamment le transfert de Victor Osimhen), datant de l’ère Lopez. L’année qui s’ouvre s’annonce risquée pour l’autre Mozart de la finance.

Antoine Dupont tente une pige en NFL

2025 ? La routine pour Toto Dupont, qui permet au XV de France de signer son premier Grand Chelem en année impaire depuis la Saint-Glinglin et qui roule sur l’UBB en finale du Top 14 et de la Coupe d’Europe avec Toulouse. Il est alors temps pour le meilleur joueur du monde de prendre un peu l’air.

Direction la NFL, où les LA Chargers annoncent sa signature pour un an en tant que Running back remplaçant dans l’indifférence générale des médias US, échaudé par l’expérience peu concluante du Gallois Louis Rees-Zammit. Pourtant, Dupont avait promis qu’il ne s’y voyait pas après un premier aperçu à l’automne 2024 : « Il faudrait vraiment que j’y passe beaucoup de temps. Et honnêtement, je n’ai même pas un poste dans lequel je pourrais me projeter ».

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Il fait pourtant sensation et déboulonne sans problème le titulaire du poste en battant un record de yards parcourus vieux de 35 ans pour un rookie. Surnommé « the french Buffalo », il emmène les Chargers jusqu’au Superbowl mais se blesse à la mâchoire en début de match. L’histoire a encore bégayé.

Le CIO retire les Jeux d’hiver 2030 à la France

Bon alors, il vient ou pas ce Comité d’organisation ? Plus de cinq mois après l’attribution des Jeux olympiques d’hiver 2030 à la France, la mise en place d’une gouvernance s’avère plus que laborieuse. La différents acteurs du projet – Etat, CNOSF, CPSF, régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur – n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un nom, notamment parce que celui du favori naturel, Martin Fourcade, n’a pas les faveurs des deux collectivités territoriales.

Résultat, ça patauge et le CIO commence à s’impatienter. Alors que le Cojo devait être mis en place au 1er janvier, on parle désormais de la fin du mois, avec un potentiel ticket Michel Barnier – Martin Fourcade aux commandes. Michel Barnier, sérieusement ? Le CIO, qui défend une image plus jeune des Jeux olympiques et incarnée par des sportifs, vote la censure et siffle la fin de la récré. Les Jeux n’auront pas lieu en France, Laurent Wauquiez publie une vidéo sur X pour fustiger « le choix du désordre ».

Pogaçar perd une course à laquelle il participe

On sait, c’est n’importe quoi, mais imaginez quand même : Tadej Pogacar prend part à une course et… ne lève pas les bras sur la ligne d’arrivée. Incongru quand on parle du Slovène, auteur d’une saison 2024 gargantuesque à 25 victoires, dont les Strade Bianche, Liège-Bastogne-Liège, le Tour d’Italie (avec six étapes), le Tour de France (six étapes également), les Mondiaux de Zurich et le Tour de Lombardie.

Alors quoi, l’année prochaine ? Il retourne en plus mater Mathieu van der Poel sur le Tour des Flandres comme en 2023 et s’offre Paris-Roubaix dans la foulée en partant à 80 bornes de l’arrivée ? Il décide d’axer sa préparation pour claquer le triplé Giro-Tour-Vuelta, ce que personne n’a réussi à faire dans l’histoire ? Eh bien non.

Pour le suspense, pour l’intérêt du vélo, pour tous nos chouchous qui doivent se contenter de places d’honneur, on s’y refuse. Tadej remportera peut-être un quatrième Tour de France, mais les championnats du monde les plus durs de l’histoire à Kigali, ce sera pour Lenny Martinez, et Milan – San Remo, ce sera toujours non. Un peu de décence, tout de même.

Les Bleues ne passent pas les poules de l’Euro 2025

C’est le grand déclassement. Nation phare du football féminin, notamment grâce à l’Olympique lyonnais qui enchaînait les succès en Ligue des champions, la France voit son statut s’effriter au fil des ans, comme en témoigne la 11e place au classement Fifa, son pire classement de l’histoire. La concurrence (Espagne, Angleterre, Italie…) s’est renforcée et professionnalisée, pendant que la France fait du surplace, malgré la création de la Ligue féminine de football professionnel (LFFP) en juillet dernier.

Après sept défaites en 2024, des JO catastrophiques et un changement de coach (Laurent Bonadéi à la place d’Hervé Renard), les Bleues entament cette année sur la pointe des pieds. Et comme le tirage au sort de l’Euro 2025 n’a pas été tendre, avec l’Angleterre et les Pays-Bas dans leur groupe, on voit l’accident arriver gros comme une maison pour nos Bleues.

Le Tigre rugit une dernière fois en Ryder Cup

Et Tiger Woods redevint un joueur de golf. Mi robot – mi humain, l’Américain, avec sa cheville en titane et ses plaques de métal dans le dos, resuscite une nouvelle fois en septembre à l’occasion de la Ryder Cup. Sélectionné à la surprise générale par le capitaine de la team USA Keegan Bradley, le Tigre, qui n’avait pour référence qu’un tournoi amical remporté avec son fils Charlie et une carte de +15 lors du premier jour de l’US Open, enclenche le bouton comme par magie lors du foursome du matin.

La suite est l’avenant, et la légende aux 15 Majeurs enflamme les fairways de Bethpage (New York), jusqu’au dernier simple du dimanche où il bat Rory McIlroy et empêche l’Europe de remporter sa première victoire sur le sol américain depuis 2012. C’est beau, mais cette fois, c’était vraiment la dernière.

Tiger Woods lors du PNC Championship à Orlando (Floride), le 22 décembre 2024.
Tiger Woods lors du PNC Championship à Orlando (Floride), le 22 décembre 2024. - SOPA Images

Léon Marchand nous fait une Laure Manaudou

On se demandait quand les sollicitations incessantes auxquelles il était soumis depuis son été olympique triomphal allaient finir par l’essorer. Léon Marchand a fini par dire stop début décembre, « épuisé » mais impatient de « s’entraîner dur et de s’attaquer à des défis futurs », comme progresser en crawl pour aller s’amuser sur de nouvelles distances et dans un nouveau décor, l’Australie.

Sauf que l’envie ne revient pas. A Brisbane, le roi du 4 nages enchaîne les séances sans intensité et finit par préférer sa vie hors de l’eau avec la nouvelle Miss Univers. Malgré les avertissements du légendaire Bob Bowman, le roi Léon n’échappe pas au burn-out qui ravage parfois les plus grands champions de ce sport. Marchand annonce son retrait des bassins juste avant les Mondiaux de Singapour pour « une période indéterminée ». Tout le sport français prie pour qu’il retrouve la foi avant les JO de Los Angeles, en 2028.