Droits TV : Philippe Diallo convoque les acteurs du foot à la Fédé pour « éviter des défaillances de clubs »
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La 148e crise du foot français prend de l’ampleur. Inquiet de l’avenir des clubs, comme la majorité des acteurs, après l’apparition de tension entre la LFP et DAZN, la plateforme britannique, au sujet des droits TV de la Ligue 1, le président de la Fédération française de football Philippe Diallo a annoncé jeudi qu’il invitait ceux-ci début mars au siège de la fédération pour tenter de trouver des solutions à plus ou moins long terme.
« En Ligue 1 et Ligue 2 nous avons des clubs en grande difficulté, mon rôle est d’essayer d’éviter des défaillances […] On n’est pas à l’abri que des clubs s’arrêtent à la fin de la saison, peut-être avant. La situation n’est pas bonne pour la crédibilité de notre football », a-t-il déclaré à l’issue du comité exécutif de la FFF et au lendemain d’un conseil d’administration de la Ligue de football professionnel convoqué en urgence pour évoquer le litige avec DAZN.
« Je vais dans les tout premiers jours de mars réunir toutes les parties prenantes ici à la Fédération pour partager un constat mais aussi pour une réflexion plus profonde sur le modèle économique et la gouvernance du football professionnel », a annoncé le dirigeant. Pour amorcer un « rebond », le boss de la FFF veut « élargir le spectre au-delà du litige avec DAZN » dans lequel « la Ligue doit engager les discussions et trouver les solutions avec son diffuseur ».
Diallo appelle à revoir le « modèle économique »
S’il n’envisage pas de scénario à la Mediapro, qui avait laissé le foot professionnel exsangue en mettant fin en cours de saison 2020-2021 à son contrat d’un milliard d’euros annuels, car « DAZN n’est pas un acteur qui manquerait de ressources », Diallo admet que « le litige (avec la LFP) fait peser une incertitude sur le contrat qui lie la Ligue et DAZN ».
Le début des ennuis du foot pro remonte à « l’arrêt des championnats pendant le Covid. La situation de crise n’est pas simplement ponctuelle mais structurelle », a-t-il estimé. Pour lui, le football français doit reconsidérer son « modèle économique » qui repose « d’une part sur les droits audiovisuels et d’autre part sur le marché des transferts, la vente de ses joueurs ».
Diallo souligne que « certains indicateurs restent positifs comme les résultats de nos clubs en Coupes d’Europe et l’affluence en hausse dans les stades de L1 », mais « l’image est dégradée ». « C’est le devoir de la Fédération de prendre l’initiative, sans tabou, sans se focaliser uniquement sur les droits audiovisuels », a-t-il conclu en évoquant la réunion dans les premiers jours de mars.