Droits TV, gouvernance, finances, image… Comment le foot pro français va tenter de se réformer

«Il y a urgence. » Mais comme il n’y a pas de Doug Ross ou de John Carter à disposition, Philippe Diallo a dû lui-même sortir les scalpels. Le président de la Fédération française de football a réuni lundi les acteurs du football professionnel. « Je voulais une prise de conscience lucide et surtout que cette réunion soit fondatrice, fondatrice d’un mouvement qui doit amener le football professionnel français à se réformer en profondeur dans l’analyse de son modèle économique et dans sa gouvernance », a-t-il indiqué.
Pour ce faire, le patron de la FFF a « souhaité que des groupes (de travail) puissent se constituer dès cette semaine : un qui va concerner la gouvernance, un qui va concerner la stratégie économique et un troisième sur le contrôle financier ». Marc Keller, le président de Strasbourg, pilotera le groupe de travail sur la gouvernance, Baptiste Malherbe (Auxerre) aura la charge de la stratégie économique et Ivan Gazidis (Saint-Etienne) et Damien Comolli (Toulouse) dirigeront les travaux sur le contrôle financier.
« L’image n’est pas bonne »
Chaque groupe rendra ses premières conclusions dans le courant du mois d’avril, a précisé Philippe Diallo. « Sur la base de ces travaux et des synthèses, nous verrons les voies à prendre avec la ministre s’il y a nécessité d’aller sur le terrain législatif », a-t-il détaillé. Marie Barsacq a pour sa part enjoint au football professionnel de sortir de sa « dépendance » aux droits TV et aux transferts et de « repenser » son modèle économique, insistant sur la nécessité pour l’ensemble du football français de disposer d’un secteur professionnel « en bonne santé ».
Régulièrement ciblé pour sa gestion jugée opaque, Vincent Labrune, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), s’est montré particulièrement offensif, notamment sur la question du piratage en grande partie responsable selon lui des difficultés de la plateforme britannique DAZN et, par ricochet, des clubs professionnels français.
Notre dossier sur les droits TV
« Les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 sont de bonne qualité. Il y a de bons joueurs, il y a des buts, il y a beaucoup de monde dans les stades, a observé le patron de la FFF. Malheureusement, l’image qui en est reflétée à l’extérieur n’est pas bonne. Et nos finances ne sont pas bonnes. Et donc, c’est sur ces éléments-là que nous devons intervenir. C’est la mission que j’ai donnée et je vais prendre un peu de recul pour les laisser travailler. »