Droits TV : En panique totale, clubs de foot et diffuseurs s’unissent pour dire « non au piratage »

L’heure est grave pour le football français. Empêtré depuis des années dans des galères pas possibles sur le sujet des droits TV, l’ensemble de l’écosystème du ballon rond a décidé d’unir ses forces pour lutter contre le piratage, qui plombe les caisses de DAZN et des clubs français, en pleine tourmente depuis le début de saison. Après s’être affrontés en justice récemment, à la suite du refus de DAZN de verser une partie de ce qu’il devait à la Ligue en début d’année, les deux camps (LFP et clubs français d’un côté, DAZN de l’autre) ont finalement mis leur rancœur de côté pour une cause commune.
Alors que le piratage des matchs de Ligue 1 a explosé cette année, en réponse aux tarifs exorbitants affichés par la plateforme de streaming sportif en début de saison, créant un véritable mouvement de rejet de la part des supporters, les acteurs du foot français ont décidé d’agir. C’est comme ça qu’est apparu sur chaque compte Twitter des clubs français, mais aussi sur ceux de beIN Sport, DAZN et de la LFP, le message suivant.
« L’abonnement aux diffuseurs officiels est essentiel pour le budget des clubs professionnels. Alors pour soutenir le football français, disons STOP au piratage ». Unique en son genre depuis la création du championnat de France, cette campagne de communication témoigne de la détresse dans laquelle se trouve DAZN, qui peine à passer le cap des 500.000 abonnés, lui qui, en grand naïf, en espérait 1,5 million au fil de la saison.
Le fossé se creuse entre les fans de L1 et DAZN
Sans surprise, cette campagne n’a pas été bien accueillie par les supporters/consommateurs de foot au stade ou à la télé. Depuis le début de saison, par exemple, beIN Sport et la LFP sont dans le viseur des groupes ultras des clubs de Ligue 2, qui les accusent de saboter leur sport en programmant des rencontres à des heures (vendredi à 19 heures, lundi soir) qui n’incitent pas les gens à se rendre au stade.
De son côté, après avoir tenté de refourguer des offres à 39,90 euros par mois, DAZN n’a cessé depuis de rattraper le coup en baissant ses tarifs. Mais le mal était fait. Le divorce entre le diffuseur numéro 1 et les fans de Ligue 1 est tel qu’on voit mal aujourd’hui comment cette campagne de sensibilisation ne pourrait être autre chose qu’un simple coup d’épée désespéré dans l’eau.