Sport

Coupe de France : « Il faut assumer la honte face au monde entier »… L’OL en pleine déflagration après son fiasco

Les trolls insoupçonnés se sont abattus mercredi soir sur l’Olympique Lyonnais. Juste après sa piteuse élimination, en 16es de finale de la Coupe de France à Bourgoin-Jallieu (2-2, 4-2 aux tirs au but), l’OL a ainsi pu découvrir une statistique qui pique via OptaJean. « Lyon a été éliminé par une équipe n’évoluant pas au sein des 4 premières divisions pour la 1re fois de son histoire en Coupe de France », indiquait le compte de stats référence sur le réseau social X, avant d’ajouter un surprenant « Toutou » de circonstance.

Au même moment, le gardien-étudiant et héros berjallien Ronan Jay (23 ans), en cours ce jeudi matin à Lyon à 8h30 après avoir repoussé les tirs au but d’Alexandre Lacazette et de Corentin Tolisso, a lui aussi glissé au micro de beIN SPORTS une subtile référence pour chambrer son adversaire. « Ce qu’on vient de faire, ça n’est pas anodin », a-t-il ainsi confié au cœur d’une folle liesse populaire, en dédicace à l’ex-directeur sportif de l’OL Bruno Cheyrou.

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« C’est clairement une faute professionnelle »

C’est ainsi, le club lyonnais a pris de plein fouet dès le coup de sifflet final les moqueries qui accompagnent légitimement une telle humiliation face à un club amateur. Si aucun joueur ne s’est présenté face aux médias après cet immense fiasco, Pierre Sage a eu des mots très forts à ce propos.

« C’est une élimination logique, un scénario presque écrit au final vu la prestation affreuse, a assumé l’entraîneur lyonnais. On avait rendez-vous avec notre fierté et notre honneur, et on n’a pas été à ce rendez-vous-là. On a renié trop de choses fondamentales dans le sport. C’est un devoir de battre une équipe qui joue quatre niveaux en dessous de nous. Pour nous, c’est la tragédie de la Coupe. » Avec en point d’orgue une tranchante anaphore, le regard noir.

« Il y a une chose qu’il va falloir qu’on assume maintenant, c’est la honte. La honte face à nos proches, la honte face à nos familles, la honte face aux gens qui aiment le club, la honte face à nos dirigeants, la honte face aux gens qui sont venus au stade, la honte face au monde entier. »

Ce sentiment de honte est également partagé par le directeur technique du club Matthieu Louis-Jean, vraiment pas coutumier des interviews d’après-matchs jusque-là. « On a pris une grosse claque ce soir, c’est clairement une faute professionnelle, pointe-t-il. Oui, il y a un sentiment de honte sur ce match-là, on a manqué de tout. »

Une cassure à partir du revers au Parc des Princes

Avant de prendre la hauteur nécessaire : non, cette élimination historique et indigne d’un finaliste en titre de la compétition n’est pas un accident. Depuis le remarquable succès (3-2) contre Francfort, il y a un mois en Ligue Europa, on ne reconnaît plus l’OL de Pierre Sage. Et ce à l’image de la défaite sans réellement lutter avec ses armes face au PSG (3-1). « Ça fait un moment qu’on est sur ce type de matchs-là, note donc avec lucidité Matthieu Louis-Jean. C’est un état d’esprit… Je ne sais pas si c’est le match à Paris qui a créé un sentiment de faiblesse quelque part mais on doit remédier à ça rapidement. On perd sur des conditions mentales et pas techniques ce soir. Quand on ne respecte pas le jeu, le jeu vous punit. »

Et vu son niveau affiché, à l’image d’un Malick Fofana méconnaissable, l’OL aurait pu être puni dès le tour précédent (1-2) face à l’Entente Feignies-Aulnoye (N2). Tout comme il ne méritait pas de l’emporter en Ligue 1 le 4 janvier contre un Montpellier pourtant lanterne rouge du championnat et moribond (1-0 sur un but contre son camp dans le temps additionnel). La sonnette d’alarme est officiellement tirée à Lyon (redescendu à la 6e place en Ligue 1), à deux jours d’un match crucial contre Toulouse (8e), dans ce sombre contexte.

Encore des « violences verbales, physiques ou racistes »

Y compris sur le volet des débordements sans fin d’une partie des supporteurs du club, qui se sont à nouveau tristement distingués mercredi soir au stade Pierre-Rajon. Dans la foulée de l’invasion du terrain par des fans berjalliens euphoriques, des bagarres ont éclaté, ainsi que des sièges arrachés et des insultes à caractère raciste. Selon nos informations, de jeunes ultras lyonnais cagoulés ont quitté leur tribune pour en découdre jusque dans les loges du FC Bourgoin-Jallieu, où se situaient notamment d’anciens joueurs du club. D’après nos confrères du Dauphiné Libéré, une femme d’une quarantaine d’années a été blessée au dos dans les échauffourées et a dû être transportée par les secours à l’hôpital.

Cette fausse note supplémentaire, dans la cauchemardesque soirée lyonnaise chez son voisin isérois, a fait réagir le directeur général du club Laurent Prud’homme sur les réseaux sociaux : « L’OL ne tolère aucune violence de ses supporteurs. Nous contactons Bourgoin pour visionner les images, prendre les mesures nécessaires et identifier les auteurs de ces violences, qu’elles soient verbales, physiques ou racistes. Ces incidents ne doivent plus ternir l’image de l’OL ».

Notre dossier sur l’OL

Etrangement remplacé dans la foulée de son joli but, qui aurait pu être celui de la qualification lyonnaise (1-2, 64e), Georges Mikautadze s’est de son côté fendu d’un message sans équivoque sur son compte X : « Pas d’excuse. Se relever, samedi, tous ensemble ». Après « la honte », il est en effet temps de lancer pour de bon l’année 2025 côté lyonnais, sans quoi John Textor pourrait vite dégainer des changements majeurs (on pense surtout à Pierre Sage) comme il l’a déjà démontré à Molenbeek et Botafogo.