Boxe : La championne olympique Lin Yu-ting se retire d’une compétition où son genre a été mis en cause
Les polémiques quant au genre se poursuivent dans le monde de la boxe, au-delà des JO de Paris 2024. La championne olympique taïwanaise Lin Yu-ting s’est ainsi retirée d’une compétition internationale en Grande-Bretagne après que l’organisateur a mis en doute son éligibilité au genre, ont annoncé mercredi les autorités sportives taïwanaises.
« Elle est une femme, elle répond à tous les critères d’éligibilité et elle a participé avec succès à l’épreuve de boxe féminine à Paris en remportant une médaille d’or », souligne la fédération taïwanaise dans un communiqué. Lin, qui n’était plus remontée sur un ring depuis les Jeux cet été, devait participer à partir de mercredi aux finales de la Coupe du monde de boxe à Sheffield.
Les instances se renvoient les responsabilités
Il s’agit d’une compétition organisée par World Boxing, une nouvelle organisation fondée en 2023 censée rendre sa crédibilité à la boxe amateur mondiale, après la rupture entre l’IBA (Fédération internationale de boxe) et le CIO. « La politique d’éligibilité actuelle de World Boxing n’empêche pas Lin Yu-ting de participer à la Coupe du monde de boxe », a répondu mercredi un porte-parole de World Boxing, en semblant renvoyer la responsabilité du forfait de Lin Yu-Ting à la fédération de Taïwan.
« Les décisions de sélection sont prises par les fédérations nationales et la boxeuse n’a pas été inscrite à cet événement », a-t-il ajouté. La Fédération de Taïwan accuse de son côté World Boxing d’être responsable du forfait de sa boxeuse. « Malheureusement, étant donné que World Boxing vient d’être créée, elle ne dispose pas des politiques réglementaires claires du CIO qui garantissent la protection des droits des sportifs », indique le communiqué.
« La sécurité des athlètes est absolument primordiale »
Lin avait proposé de subir un « examen médical complet sur place » en Grande-Bretagne, mais World Boxing n’a pas accepté, selon le communiqué. Pour éviter que Lin ne subisse d’autres « préjudices », son entraîneur et les responsables sportifs taïwanais ont « décidé de se retirer de cet événement de manière proactive ». Dans sa réponse, World Boxing assure que « les boxeurs passent avant tout » et que « la sécurité des athlètes est absolument primordiale ».
« Nous reconnaissons depuis un certain temps que la clarification du genre est une question extrêmement complexe qui soulève d’importantes questions de bien-être. Notre comité médical dispose d’un groupe de travail dédié qui s’engage à examiner tous les aspects de ce domaine afin que nous puissions renforcer notre politique », a poursuivi le porte-parole de l’instance.
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Lin, tout comme la boxeuse algérienne Imane Khelif, également sacrée championne olympique à Paris, avait été la cible d’une campagne de haine sur fond de différend entre le CIO, qui les avait autorisées à concourir, et la Fédération internationale de boxe (IBA). A l’origine de cette polémique, la décision de l’IBA d’exclure Lin et Khelif des Championnats du monde à New Delhi en mars 2023 au motif, selon l’IBA, qu’elles avaient échoué à un test destiné à établir leur genre féminin. L’IBA, instance qui n’est plus reconnue par le monde olympique, a toujours refusé de préciser quel type de test avait été pratiqué.