Bobigny : Un dirigeant du football japonais condamné pour vidéos pédopornographiques en avion
Le 2 octobre, Masanaga Kageyama, haut dirigeant de la fédération nippone de football, a été interpellé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle lors d’une escale d’un vol Air France en provenance du Japon et à destination du Chili. Le tribunal l’a condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, assortis de dix ans d’interdiction du territoire français, et il doit être remis en liberté pour être renvoyé au Japon.
C’est une affaire singulière que les magistrats du tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) ont dû juger. Le 2 octobre, un passager d’un vol Air France en provenance du Japon et à destination du Chili a été interpellé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle lors de son escale.
Masanaga Kageyama, haut responsable de la fédération japonaise de football, était accusé d’avoir visionné des images pédopornographiques sur sa tablette pendant le vol. Il a été jugé ce lundi en comparution immédiate pour importation, détention et enregistrement d’images à caractère pédopornographique impliquant des mineurs de moins de 15 ans, selon nos confrères du Parisien.
Les hôtesses du vol ont signalé ce passager de 58 ans installé en business class, l’ayant vu regarder, sur son appareil, des images troublantes d’une « fillette d’environ 10 ans dévêtue et penchée en avant, avec derrière elle, un homme le sexe en érection ».
Marié depuis trente ans et sans antécédents judiciaires, l’homme a plaidé sa cause, affirmant qu’il s’agissait d’« art ». Au tribunal, il a reconnu les faits tout en précisant qu’il ne cherchait qu’à tromper son ennui, motivé par la « curiosité ». Pour sa défense, il a même déclaré que « ce sont des photos générées par l’intelligence artificielle » et non des représentations de personnes réelles.
Il a consulté des images tout en considérant également un total de 1.621 images aux intitulés évocateurs tels que « jeune fille avec des hommes qui la dévêtissent » ou « fille japonaise cheveux courts jambes écartées ». L’enquête policière a révélé que des photos de personnes réelles figuraient également parmi le lot.
Pour se défendre, le prévenu a fait valoir une excuse culturelle, soutenant qu’au Japon, cette pratique n’est pas illégale « quand c’est à titre personnel ». D’après Le Parisien, un flou juridique existe au Japon concernant les représentations hypersexualisées des jeunes filles, fréquentes dans les mangas et les films d’animation. Toutefois, le média précise que la détention d’images pédopornographiques y est bien sanctionnée par la loi.
Masanaga Kageyama, connu dans le milieu du football et ancien footballeur professionnel, est le directeur technique de la Japan Football Association, équivalent de la Fédération française de football. Il prenait ce vol pour se rendre au Chili, où se déroule actuellement la Coupe du monde des moins de 20 ans.
Finalement, le tribunal l’a condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, accompagné de dix ans d’interdiction de territoire français, dix ans d’interdiction d’exercer toute activité en lien avec des mineurs et une inscription au Fijais, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Il doit être remis en liberté pour être renvoyé au Japon, où aucune de ces sanctions n’est applicable, rapportent nos confrères du Parisien.

