Béziers : « C’est l’un des nôtres »… Les joueurs pros réclament à leur direction le maintien de leur entraîneur

C’est une situation peu banale. 49 joueurs faisant partie de l’effectif du club pro de rugby de Béziers, en Pro D2, réclament le maintien en poste de leur entraîneur Pierre Caillet. « Notre entraîneur est l’un des nôtres » clament-ils dans une lettre ouverte à leur direction, publiée sur le compte Instagram de l’amicale des joueurs et signée par « l’ensemble des joueurs de l’ASBH ».
Nommé il y a quatre ans à la tête de l’équipe première, l’entraîneur est parvenu à redonner une identité à l’un des clubs les plus titrés du rugby français, alors en grandes difficultés. Après avoir atteint à la surprise générale les demi-finales la saison dernière, Béziers a échoué pour trois fois rien pour une nouvelle qualification en terminant septième, malgré des moyens toujours aussi limités. L’équipe dirigeante arrivée à l’automne lui a proposé de mettre fin à son contrat, moyennant une compensation financière.
« Il incarne l’identité biterroise »
« Notre entraîneur n’est pas un simple technicien de passage. Il est l’un des nôtres. Ancien joueur du club, formateur auprès des Espoirs, artisan de la remontée et de l’unité de ce groupe, il incarne l’identité biterroise dans ce qu’elle a de plus authentique : le travail, la passion, la fidélité », souligne la lettre ouverte, signée des 49 joueurs. « Il a façonné ce collectif avec des joueurs du cru, qu’il a su accompagner jusqu’au plus haut niveau, et avec lesquels il a redonné vie à une équipe au bord du gouffre. Lui et l’ensemble de son staff nous ont sauvés d’une relégation certaine, puis nous ont emmenés jusqu’en demi-finale l’an passé. Grâce à lui, le club a retrouvé une âme, une fierté, une direction. »
A l’agonie sportivement et financièrement à son arrivée, l’ASBH avait été sauvé sur le terrain puis en coulisse après sa mise sous tutelle par la mairie. Mais cette dernière, n’ayant pas la vocation de gérer un club professionnel, avait cherché pendant plusieurs mois un repreneur. C’est un fonds d’investissement irlandais, Strangford Capital, qui est devenu actionnaire majoritaire du club.
Dans leur lettre, les joueurs dénoncent une gestion opaque. « Depuis l’arrivée de la nouvelle direction en octobre, nous, joueurs, avons été tenus à l’écart. Elle ne s’est jamais présentée officiellement, pestent-ils. Nous n’avons jamais été écoutés et rarement soutenus. » Deuxième jusqu’à la 19e journée (sur 30) avant d’être confronté à une avalanche de blessures, l’ASBH n’a pas pu maintenir le rythme de la première partie de saison, malgré l’absence de moyens.
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« Aucun joker médical n’a été sollicité. Le groupe s’est battu seul. Et ce sont nos jeunes, issus du centre de formation, qui ont répondu présents, reprennent les joueurs dans leur lettre ouverte. Pourtant, ces mêmes jeunes ont vu leurs contrats être proposés à la dernière minute, dans des conditions minimales, pendant que d’autres joueurs extérieurs au club, étaient reçus avec davantage de moyens. Quelle cohérence avec la volonté affichée de s’appuyer sur la formation locale ? »