Bernard Sainz, le « Dr Mabuse » du peloton, condamné et relaxé.
Bernard Sainz a été condamné mardi en appel à deux ans d’emprisonnement, dont un avec sursis, pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie. La cour d’appel de Paris l’a également condamné à 20.000 euros d’amende et une interdiction définitive d’exercer « toute activité professionnelle ou sociale en lien avec la santé ou le sport ».
Il est connu sous le nom de « Docteur Mabuse » du cyclisme. Bernard Sainz, un « naturopathe », a été condamné mardi en appel à deux ans de prison, dont un an avec sursis, pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie. Il pourra effectuer la partie ferme de sa peine sous surveillance électronique à domicile. L’ancien coureur reconverti, âgé de 82 ans, a cependant été relaxé des charges d’« aide ou incitation » au dopage.
La cour d’appel de Paris, en tenant compte de l’état de récidive, l’a également condamné à une amende de 20.000 euros et à une interdiction définitive d’exercer « toute activité professionnelle ou sociale en lien avec la santé ou le sport ». Les peines infligées sont globalement comparables à celles reçues en première instance en janvier 2022, mais sont inférieures aux réquisitions du parquet, qui avait demandé quatre ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
« Après huit ans, c’est un soulagement de voir reconnaître que c’était un dossier de dopage sans preuve et sans victime », s’est réjoui son avocat, Hector Bernardini, tout en déplorant que « tout ou presque peut être qualifié d’acte médical », ce qui a conduit à la reconnaissance de culpabilité pour exercice illégal de la médecine. À ce titre, il devra verser 5.000 euros au Conseil national de l’Ordre des médecins et 2.000 euros à celui des pharmaciens.
Bernard Sainz, qui fut directeur sportif adjoint de l’équipe Gan Mercier, a longtemps maintenu la réputation d’un gourou flirtant sans cesse avec les limites, tirant profit de ses bonnes relations dans le peloton. En 2014, il avait été condamné en appel à Paris, notamment pour exercice illégal de la médecine, dans une affaire qui avait terni le milieu cycliste dans les années 1990. En février 2019, la cour d’appel de Caen lui avait infligé un an d’emprisonnement avec sursis dans une autre affaire liée au milieu cycliste semi-professionnel et amateur.
Deux autres prévenus condamnés en première instance ont été relaxés : l’ancien champion de France cycliste amateur Loïc Herbreteau, qui était poursuivi pour avoir mis en relation des sportifs avec Bernard Sainz, et l’ancien acteur Pierre-Marie Carlier, qui avait également présenté son fils Alexis, coureur cycliste semi-professionnel, à son contact.

