Belgique : « Violences racistes » et agressions en marge de la finale de la Coupe de Belgique entre Anderlecht et Bruges

Dix ans que le Club Bruges attendait ça. Et, dimanche, au stade du Roi-Baudoin, les Blauw en Zwart ont de nouveau remporté la Coupe de Belgique, en battant en finale Anderlecht (2-1), grâce notamment à un doublé de Romeo Vermant. Mais le succès des hommes de Nicly Hayen a été vite eclipsé par les violences survenues en marge de la rencontre à Bruxelles.
Coupable d’avoir d’abord saccagé un métro, plusieurs supporteurs brugeois ont ensuite détruit du mobilier urbain et des vitrines dans les rues de Molenbeek et Jette, rapportent les médias belges. Avant de lancer des feux d’artifice au milieu de la foule et s’en prendre à des personnes, notamment le patron d’un magasin de bricolage.
« Tout s’est passé très très vite. Je n’ai rien compris, explique le fils du gérant à la RTBF. Mon père, les voyant arriver, a voulu éviter les dégâts. Il a voulu fermer les volets avant qu’ils ne rentrent dans le magasin. Mais malheureusement, ils ne l’ont pas raté. »
« Du racisme pur »
« J’ai voulu protéger mon père, Je suis rentré dans le tas sans réfléchir et on m’est rentré dedans, on m’a frappé à coups de poing, coups de pied, des bonbonnes, reprend-il. On me les a balancées sur ma tête. J’ai pu me cacher dans le bureau. Et heureusement, sinon je crois que j’aurais perdu la vie. Il a eu une ouverture au niveau du crâne et moi j’ai des bleus partout, des côtes cassées, le visage déformé… C’était vraiment violent. Ils disaient : « On va te tuer, ce sera ton dernier jour. » Des mots durs, du racisme pur. »
« Je condamne avec la plus grande fermeté les violences racistes commises par certains supporters brugeois, a déclaré Philippe Close, bourgmestre [maire] de la Ville de Bruxelles dans des propos relayés par 7sur7.be. Ce sont des actes inacceptables et intolérables. Je remercie les forces de l’ordre pour leur intervention rapide. Nous avons toutes les images nécessaires. Bruxelles est une ville ouverte et fière de sa diversité, nous ne laisserons pas des voyous d’extrême droite venir la salir. »
En réponse à ces agressions, plusieurs jeunes issus du quartier de Molenbeek ont poursuivi et tabassé certains supporteurs brugeois. La police bruxelloise a interpellé 63 personnes, rapporte la RTBF. Dimanche soir, environ 80 personnes avaient été prises en charge par les secours, dont 9 ont dû être transportées vers un établissement hospitalier.
Un groupe d’extrême droite « bien connu »
« Ce ne sont pas de simples supporters brugeois qui ont commis des débordements à Molenbeek. C’est un groupe d’extrême droite bien connu qui a organisé une chasse raciste dans des quartiers à des kilomètres du stade », indique la coprésidente d’Ecolo Marie Lecocq. Selon les médias belges, les agresseurs pourraient provenir du groupe des North Fanatics 13, proche de l’extrême droite.
« Aujourd’hui, des images de soi-disant supporters se déchaînant dans les rues de Bruxelles et autour du stade avant le match ont émergé, a indiqué le club vainqueur de la Coupe de Belgique dans un communiqué ce lundi. Le Club Bruges condamne expressément ce comportement et coopérera avec la police pour identifier les personnes impliquées. En aucun cas, le football ne doit servir de couverture à la violence. »