Sport

ASSE-PSG : « Pas des hooligans »… Marée verte à Saint-Etienne pour soutenir les groupes ultras menacés de dissolution

Plus qu’un club, plus qu’une ville. Ce samedi, des milliers de supporteurs des Verts ont commencé à se rassembler en soutien à deux groupes ultras du club menacés de dissolution par le ministère de l’Intérieur. « On va se battre jusqu’au bout pour sauver nos associations et indiquer au ministère qu’il fait fausse route », a déclaré à la presse avant le départ du cortège Tom Dufieu, porte-parole des Green Angels, en qualifiant l’hypothèse d’une dissolution d’« ineptie ».

« Etre ultra, c’est donner 100 % de son temps et de son énergie à son club, c’est le contraire de chercher la violence et se servir du foot pour ça », a ajouté Corentin Cartal pour les Magic Fans, dont les membres donneront encore une fois de la voix dans la soirée à l’occasion du match face au PSG. La préfecture a renforcé les dispositifs de sécurité pour encadrer la manifestation et le match. Des renforts en matériels (canons à eau, drones) et en unités de forces mobiles ont été mobilisés.

« J’ai le cœur vert »

Dans leur appel à manifester, les organisateurs ont souhaité une ambiance « familiale et festive » et demandé de ne pas apporter d’engins explosifs, ni de drapeaux de partis ou syndicats. Les premiers manifestants, vêtus des écharpes ou des survêtements du club, déambulaient ainsi dans une ambiance bon enfant, malgré la pluie, reprenant des chants de supporteurs derrière d’immenses banderoles vertes affichant le mot d’ordre de la journée « le Chaudron ne se dissout pas ».

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« J’ai le cœur vert. Malgré la pluie et le froid je serai présent jusqu’à ce soir, assure Jean Astier, 68 ans qui espère faire fléchir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ces deux groupes on en a besoin, c’est le poumon de Geoffroy-Guichard ! Ce ne sont pas des hooligans. » « Il y a eu des événements punissables, mais sanctionner tout un stade, toute une ville, je ne suis pas sûre que ce soit la bonne solution », ajoute Marie, une Stéphanoise de 32 ans venue avec son fils de 5 ans.

Le ministère de l’Intérieur, qui souhaite endiguer la violence dans le foot, examine la situation de plusieurs clubs de supporteurs, dont celle des Magic Fans et des Green Angels, fondés en 1991 et 1992 et qui gèrent plus de 15.000 membres des kops sud et nord. Leurs représentants, ainsi que la direction de l’ASSE, sont convoqués mardi devant la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, qui rendra ensuite un avis consultatif.

Un rôle de « régulateur »

« Bien qu’ils soient imparfaits, on l’admet, nos groupes sont structurés, a soutenu Tom Duffieu devant la presse. Ça fait 33 ans qu’on est des interlocuteurs sérieux de l’ASSE, des pouvoirs publics. Quand certains de nos membres commettent des délits, ils l’assument devant les tribunaux et en interne, on a des procédures qui permettent de jouer notre rôle de régulateur. »

Même si aucune décision n’est prise, la menace de dissolution des Magic Fans et Green Angels a suscité une large désapprobation dans une ville viscéralement attachée à son club de foot, bien qu’il ne soit plus à son niveau des glorieuses années 1960 et 1970. Le président de l’ASSE Ivan Gazidis, qui rejoindra le cortège dans l’après-midi, s’oppose ainsi « fermement » à une mesure jugée « disproportionnée et inefficace pour lutter contre la violence et les discriminations dans les stades ».