Angleterre-France : Quatre essais bouffés sur en-avant, les Bleus peuvent s’en vouloir très très fort
De notre envoyé spécial plein de regrets,
Vous allez rire, vu la défaite assassine à s’ouvrir la veine dans l’Eurostar du retour mais la peignée historique d’il y a deux ans n’était même pas si loin. Face à des Anglais dans l’ensemble bien anémiques pendant une heure et aussi surpris que leur public de repartir avec le magot, les Bleus ont vendangé quatre essais d’école primaire sur quatre en-avants tous aussi guignolesques les uns que les autres à ce niveau. Quatre occazes « hénaurmes » qui font très mal à la tête quand il faut payer la tournée de pintes de l’après-midi.
A croire que les Bleus étaient déjà venus avec leurs gants de ski pour les vacances à « Courche » qui s’annoncent avant l’Italie. On ne sait lequel mettre en évidence, franchement, entre la passe paté-croûte sur l’estomac de Ramos pour Bielle-Barrey alors qu’il n’y avait plus personne sur la voie de gauche, celle à peine plus amicale pour le gros intestin du même LBB à destination d Dupont cinq minutes alors que le trou était fait. On aurait dit le petit frère qui se venge de la fourberie de son aînée pour l’empêcher de briller en conscience. Enfin, que dire du chef-d’œuvre de Penaud à deux mètres de la ligne ? L’ailier tricolore semblait par moments découvrir que cette saloperie de ballon est ovale et qu’il glisse des mains quand on fait pas gaffe. Quant à Mauvaka juste après le repos qui n’avait plus qu’à finir le coup, on préfère ne rien écrire de peur de finir dans un coffre de voiture à Nouméa en mauvais état.
Le pire ? On ne peut même pas blâmer la météo habituelle du coin, malgré notre mauvaise foi millénaire. Il ne pleuvait (presque) plus depuis le début d’après-midi, à peine un petit crachin bien aimable, l’humidité était tout à fait supportable pour un début février sur les bords de la Tamise, et on s’est même surpris à penser qu’on reviendrait sans y être forcés, c’est dire. Maintenant, on a plutôt envie de dire qu’on ne reviendra plus jamais, ou alors autant aller à la guillotine directement, au moins on gagnera du temps. Il y a une certaine justice, remarquez, que la catastrophe sur le dernier essaie anglais parte d’un renvoi mal contrôlé par Hugo Auradou, qu’on aurait vraiment mieux fait de laisser chez lui pour ce tournoi.
C’est un peu salaud pour Galthié, qu’on ne peut pas accuser d’avoir porté des moufles à la place de ses joueurs, mais le tournoi des VI Nations est à peine commencé qu’il est déjà presque perdu pour les Bleus, même si tout le monde va jouer à se faire croire qu’un exploit à Dublin est dans nos cordes. D’ici là, essayons déjà d’attraper un ou deux ballons à Rome sur des passes de plus de deux mètres, ça devrait aider à maintenir l’illusion que 2025 n’est pas tout à fait perdu.