Affaire du baiser forcé : « Mon patron m’embrassait, ce n’est pas normal », témoigne Hermoso au procès de Luis Rubiales
Il risque deux ans et demi de prison, une amende de 100.000 euros et une interdiction d’approcher Jenni Hermoso à moins de 500 mètres. Ce lundi, le procès de Luis Rubiales s’est ouvert devant le tribunal de l’Audience nationale à San Fernando de Henares, près de Madrid. L’ancien président de la Fédération espagnole de football y est jugé pour agression sexuelle et coercition.
En 2023, lors de la remise de la Coupe du monde à l’Espagne, qui venait de battre l’Angleterre en finale, il avait saisi la tête de Jennifer Hermoso avec ses deux mains et l’avait embrassée brusquement sur les lèvres, avant de la laisser repartir. « Il a posé ses mains sur mes oreilles et m’a embrassée. a expliqué la joueuse, désormais au Mexique, ce lundi. Je n’aurais pas accepté s’il me l’avait demandé. Je ne l’avais jamais embrassé sur les lèvres auparavant. Je ne fais un baiser sur les lèvres que lorsque je décide de le faire. Cela ne devrait jamais arriver, dans aucun secteur social ou professionnel. »
Des pressions pour tenter d’étouffer l’affaire
Jenni Hermoso est également revenue sur les pressions qu’elle a subies de la part de l’encadrement de la Roja, qui a tenté d’étouffer cette agression. « Avant d’arriver à l’aéroport, ils m’ont appelée pour que je descende du bus, les attachés de presse m’attendaient pour envoyer un communiqué afin d’éteindre l’incendie, détaille l’internationale espagnole. Je l’ai lu d’un coup d’œil, je n’ai même pas voulu savoir ce qu’il disait. Ce communiqué était comme si c’était le mien, comme si c’était moi qui l’avais écrit. Le texte était déjà écrit, cela ne m’a pas plu. Je leur ai dit que je ne voulais rien faire d’autre. »
Dans l’avion de retour en Espagne, Hermoso a également été acculé pour tenter de rétablir l’honneur du président de la Fédération espagnole. « Lors de l’escale à Doha, Luis Rubiales m’a demandé de faire une vidéo avec lui, parce qu’il était en train de s’embrasser. Je lui ai dit non, que j’étais désolée, mais non. Je n’ai pas fait la vidéo parce que je ne me sentais pas respectée. Mon patron m’embrassait, ce n’est pas normal. »
Le procès de Luis Rubiales, suivi par plus de 500 médias, doit durer jusqu’au 19 février. Une trentaine de témoins devraient témoigner à la barre, dont plusieurs joueuses de la Roja, l’ancien (Jorge Vilda) et l’actuelle sélectionneure de l’équipe nationale, Montse Tomé