Tyler Perry dénonce les assureurs immobiliers ayant refusé de renouveler leurs contrats avant les incendies
Si les feux se poursuivent dans le sud de la Californie, l’heure est déjà à la reconstruction, à commencer par comment payer.
Parmi ceux qui ont vraiment tout perdu, certains n’avaient pas pu renouveler leur assurance habitation, et leur volonté n’est pas remise en cause. C’est ce que dénonce le réalisateur Tyler Perry, qui vit en Californie.
« Voir une fille utiliser un tuyau d’arrosage pour essayer de protéger la maison de ses parents âgés de 90 ans parce que leur assurance immobilière a été annulée me retourne l’estomac », a écrit le cinéaste sur son compte Instagram.
Profits contre dénuement
Et de demander : « Suis-je le seul à trouver cela écœurant que les sociétés d’assurance se font des milliards grâce à la communauté pendant des années, et ensuite, sans crier gare, peuvent annuler des millions de polices d’assurance des gens grâce auxquels ils ont fait des profits ? »
Les propos de Tyler Perry, qui accuse les assureurs de « laisser les gens sans rien par pur appât du gain », font écho à une enquête publiée hier dans le Los Angeles Times. Le journaliste est allé à la rencontre de plusieurs sinistrés, aux portefeuilles bien moins garnis que les célébrités ayant fait la Une ces derniers jours.
Ainsi, un homme de 55 ans exerçant le métier d’assistant personnel et vivant à Pacific Palisades dans sa maison, aujourd’hui en ruine, depuis son enfance a été dans l’incapacité de renouveler son assurance habitation à la fin de l’année dernière, l’assurance ayant plus que quadruplé : de 4.500 dollars à 18.000 dollars par an. Se tournant vers un autre assureur, ce dernier lui demande d’abattre 10 arbres autour de sa propriété pour une assurance remboursant moins bien que la précédente. Le coût de l’opération étant là encore trop élevé, il a décidé d’être « à poil » et de faire avec les moyens du bord : en arrosant suffisamment son terrain.
« J’ai grandi et vécu ici pendant 50 ans, je n’avais jamais rien vu de tel », explique-t-il à propos des incendies qui ont tout balayé.
Assurance sans risque
De même, une journaliste télévisée de 83 ans à la retraite depuis seulement un an a vu son appartement, acheté en 1978 à Pacific Palisades et dont elle avait remboursé le crédit, complètement détruit par les flammes. L’assurance avait refusé de renouveler son contrat « à cause de l’état de la toiture ». Les papiers ayant brûlé dans la catastrophe, elle s’inquiète de l’imbroglio administratif dans lequel elle risque de se retrouver. Par ailleurs, en ce qui concerne l’immeuble qui abritait son logement, le syndic a lui aussi eu bien du mal à le faire assurer : un total de 20 millions de dollars, ce qui fait 550.000 dollars par appartement. Pas assez pour que l’octogénaire puisse reconstruire quoi que ce soit dans ce quartier devenu celui des très riches où elle vivait depuis presque 50 ans.
Un autre habitant, professeur des écoles vivant dans cette maison d’Altadena depuis 16 ans, s’est vu refuser le renouvellement de son assurance après avoir pourtant effectué toutes les réparations demandées par l’assureur – et qui lui ont coûté 30.000 dollars. Il a finalement trouvé une société acceptant de le couvrir, mais jusqu’à 300.000 dollars. Une propriété comme la sienne vaut aujourd’hui 1,3 million de dollars.
Tous ont déclaré au Los Angeles Times que de nombreuses compagnies d’assurances refusent de délivrer des polices en Californie à cause des risques croissant… d’incendie. Les assureurs, visiblement loin d’être du côté des climatosceptiques, ont refusé de répondre au journaliste.