Muriel Robin dénonce le manque de moyens pour lutter contre les féminicides.

Muriel Robin a déclaré le 25 novembre sur BFMTV que « 120 femmes » sont tuées dans son pays, en raison de l’inaction du gouvernement face aux violences. En France, en 2024, 107 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ancien partenaire, ce qui représente une augmentation de 11 % par rapport à 2023.

« Mettez 120 femmes contre un mur, mettez 120 hommes en face armés, et à 3, les 120 hommes tirent et les 120 femmes tombent au sol, mortes. C’est ce qui se passe dans notre pays. » Ce sont les propos de Muriel Robin, prononcés d’une voix froide et ferme, au micro de BFMTV le 25 novembre, pour résumer la situation des féminicides en France.

La comédienne, qui a joué le rôle de Jacqueline Sauvage dans un téléfilm de TF1 qui a marqué les esprits, exprime sa colère face à l’inaction du gouvernement pour protéger les femmes des violences. D’autant que les résultats obtenus en Espagne sont probants depuis que l’État a investi des moyens. « Avec un milliard d’euros en Espagne, les chiffres ont diminué de moitié. En France, on coupe les sous », lance-t-elle.

### Des chiffres toujours en hausse en France

Le parlement espagnol a voté à l’unanimité, en 2004, une loi contre les violences de genre. Des financements ont été alloués pour former les institutions – des policiers qui recueillent les plaintes, au corps médical, en passant par la justice – et également pour mettre en place des bracelets anti-rapprochement afin de protéger les victimes. Un milliard d’euros a été investi sur cinq ans. Vingt ans plus tard, les féminicides ont diminué de 35 % dans le pays.

En France, en 2024, 107 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ancien partenaire, ce qui représente une hausse de 11 % par rapport à 2023, et les chiffres pour l’année 2025 semblent encore plus alarmants. Au 28 novembre de cette année, selon le collectif Nous Toutes, 156 femmes ont été assassinées en raison de leur genre en France depuis le 1er janvier.

« Si certains m’entendent et peuvent se mettre cette image en face des yeux. Moi je suis dans un pays où il se passe ça, et je le vis très mal. J’ai un peu honte », déclare Muriel Robin, qui n’est « pas très optimiste » mais veut continuer à « y croire », même si « la sauce est un peu amère ».

L’actrice, engagée auprès de la Fondation des femmes, demande, depuis plusieurs années, une action renforcée, notamment pour une justice plus rapide.