People

Brian Molko est mis en examen en Italie pour avoir traité Giorgia Meloni de « fasciste »

Que les artistes se lâchent contre un gouvernement sur scène, ce n’est pas chose nouvelle. Mais en Italie, on ne rigole pas avec l’injure publique envers les autorités, passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 5.000 euros et d’une peine d’emprisonnement jusqu’à trois ans.

Or, lors d’un festival à Turin en 2023, Brian Molko n’y est pas allé de main morte contre la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, la traitant de « sale merde, fasciste, raciste » dans la langue locale pour être sûr de bien être compris. Il a conclu avec un petit « va te faire foutre » de rigueur à l’attention de la cofondatrice du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.

Des mots entendus par des milliers de spectateurs, et qui ont poussé d’autres communes italiennes à annoncer qu’elles refuseraient la venue du groupe de rock britannique.

Susceptible

Accusé d’« outrage aux institutions », le chanteur de Placebo a tout de même peu de chance d’écoper d’une peine de prison, selon le porte-parole du ministre de la Justice, Carlo Nordio, tel que le rapporte le Guardian. Le ministère a cependant autorisé lundi les procureurs de Turin à poursuivre la procédure judiciaire.

Il faut dire que la Première ministre semble quelque peu susceptible. En 2024, elle a fait condamner une journaliste qui moquait sa petite taille sur les réseaux. À la tête du parti nationaliste Fratelli d’Italia et de la coalition de droite dure qui dirige le pays depuis 2022, celle qui est dans les petits papiers de Donald Trump est connue pour ses prises de position implacables en matière d’immigration, d’avortement et d’homoparentalité. Des sujets qui irritent forcément Brian Molko, connu pour son franc-parler et son statut d’icône queer depuis les années 1990, jouant, dès les débuts de Placebo, sur les codes du genre.

« Mon but n’a jamais été de choquer. Nous essayions de défier l’homophobie dont nous étions témoins sur la scène musicale. Concrètement, je voulais que tous ceux qui étaient vaguement homophobes dans le public me regardent et se disent « Elle est bonne, je la baiserais bien », avant de comprendre que son prénom « à elle » était Brian et les faire réfléchir un peu, disons, sur la fluidité de la sexualité. C’était un choix esthétique, mais aussi un acte politique », avait déclaré l’auteur et interprète de Nancy Boy à Kerrang en 2017.