Anna Mouglalis s’exprime contre Gérard Miller devant une Commission d’enquête
Anna Mouglalis sort du silence. L’actrice a témoigné mardi contre Gérard Miller devant la Commission d’enquête des Violences commises dans les secteurs artistiques et médiatiques. Elle est revenue sur des faits présumés datant de 1997, époque à laquelle elle débutait tout juste dans la comédie et s’était vu offrir son premier rôle au cinéma.
La comédienne de 46 ans avait été envoyée par la production chez le domicile du psychanalyste de 76 ans, qui officiait comme scénariste sur ce projet. Le cinéaste a alors fait visiter son « home cinéma » à la jeune femme, comme elle le raconte dans une vidéo relayée par BFMTV. « C’est normal d’avoir confiance quand on est envoyée par la production chez un scénariste et qu’on a envie de jouer dans un film », a d’abord relevé Anna Mouglalis devant la Commission.
« Je n’en ai pas parlé »
Or, l’attitude de Gérard Miller serait ensuite devenue inquiétante. « Là, il me propose une séance d’hypnose, que je refuse […] Et puis je trouve le mec franchement pas sympathique », s’est remémoré Anna Mouglalis. « Mais il commence à se tendre, à devenir un petit peu agressif et à me dire : « Ah bah alors, qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qu’il faut faire sur ce scénario ? » » La star du Baron Noire n’aurait néanmoins pas plié, malgré les tentatives d’intimidation du scénariste. « Je lui dis qu’on n’a qu’à rien faire du tout. Que vu comme c’est parti, ce n’est pas la peine », a-t-elle raconté. « Ce à quoi il me répond qu’il retirera donc les répliques de mon personnage pour les donner à d’autres actrices. Je lui dis : « Tant mieux » ».
Anna Mouglalis regrette toutefois de ne pas avoir rapporté l’incident à d’autres membres de l’équipe de production, considérant simplement le cinéaste comme un « connard ». « Je n’en ai pas parlé au réalisateur, ni au producteur, j’aurais dû », a-t-elle admis. D’autant que son expérience se serait répétée auprès d’autres jeunes actrices « d’à peu près entre 18 et 20 ans » sur le tournage. « Il y a deux jeunes femmes, qui, assez spontanément puisqu’elles se sont rendu compte qu’elles avaient vécu la même chose, ont ouvertement parlé devant nous », s’est-elle rappelée. « Elles ont vécu la séance d’hypnose et elles ont vécu les agressions ».
Une enquête du magazine Elle en janvier a relayé les témoignages de plusieurs dizaines de femmes accusant Gérard Miller de viols et agressions sexuelles, notamment « sous hypnose ». Des allégations que le psychanalyste a niées. Mais plusieurs plaintes contre lui ont suivi, poussant le parquet de Paris à ouvrir une enquête.