People

Alexandra Rosenfeld évoque le « contrôle coercitif » à l’Assemblée nationale

Le 26 novembre, Alexandra Rosenfeld a pris la parole lors d’une table-ronde à l’Assemblée nationale, dont le thème était : « Six ans après, quel bilan pour le Grenelle des violences conjugales ? » Selon le collectif Nous Toutes, on dénombre 153 féminicides en France en 2025.


Le 26 novembre, Alexandra Rosenfeld s’est exprimée, très émue et la voix nouée, lors d’une table-ronde à l’Assemblée nationale, organisée par la délégation aux Droits des femmes, dont les débats ont été diffusés sur LCP. Le thème abordé était : « Six ans après, quel bilan pour le Grenelle des violences conjugales ? »

Alexandra Rosenfeld fait partie des cinq femmes ayant témoigné contre le chef cuisinier Jean Imbert dans un article du magazine Elle. Que ce soit sous un pseudonyme ou non, ces femmes ont dévoilé les violences et la relation de domination qu’elles auraient subies.

Lors de son intervention, elle a mentionné le « contrôle coercitif », en en rappelant la définition. Ce concept se définit comme un « ensemble de comportements répétitifs visant à dominer une personne, la couper de ses soutiens, la déstabiliser, limiter son autonomie et créer un climat de peur, d’obéissance ».

Cette emprise est celle que Jean Imbert aurait exercée sur elle, remplissant, selon ses dires, « toutes les cases ».

Elle a ensuite décrit les comportements violents de l’ex-gagnant de Top Chef, avec qui elle a vécu il y a dix ans. « Il tapait dans les murs et il m’a même fracturé le nez en me mettant un coup de tête, raconte-t-elle. Il n’a pas nié, il s’est justifié avec l’argument de l’accident, car comme on le sait tous, on peut casser le nez d’une femme par inadvertance. » Le chef aurait affirmé qu’il s’était défendu contre elle, l’agresseuse. « Il provoquait des colères pour les retourner contre moi et me traiter de folle », ajoute-t-elle.

Les violences physiques étaient accompagnées de violences psychologiques, mises en avant lors de la table-ronde. « Il m’humiliait régulièrement sur mon milieu social, sur ma façon de m’habiller, de m’exprimer », précise Alexandra Rosenfeld.

Le « Lady Gaga des fourneaux » aurait ainsi réussi à l’ébranler au plus profond d’elle-même. « Tous ces comportements m’ont fait perdre peu à peu confiance en moi et surtout en ma perception de la réalité », explique-t-elle, assurant qu’encore aujourd’hui, elle en ressent les effets dans sa « relation saine » avec le père de sa fille, le journaliste écologiste Hugo Clément. « Je me surprends à trop me justifier, à détailler ce que je fais pour éviter un conflit », confie-t-elle à l’audience.

Alexandra Rosenfeld a également souligné la difficulté pour les femmes de se faire entendre, souvent « invisibilisées » et confrontées à des hommes « extrêmement puissants […] soutenus officiellement par des grands noms », disposant d’avocats renommés et d’une équipe de communication. Elle a alerté sur le fait que « 100 % des féminicides commencent par du contrôle coercitif ». Ce rappel est d’autant plus poignant, alors que le collectif Nous Toutes recense 153 féminicides en France en 2025.

Par l’intermédiaire de ses avocats, Jean Imbert a démenti toutes ces accusations. Toutefois, le chef du Plazza Athénée a choisi de se retirer de ses fonctions au sein d’établissements de renom.

Le 3919 est un numéro d’urgence pour les femmes victimes de violences, offrant une écoute gratuite et anonyme.