Vol de bijoux au Louvre : cambrioleurs identifiés, tension au musée.
L’enquête se concentre sur quatre malfaiteurs qui ont volé huit « joyaux de la couronne de France » au Louvre, entraînant une fermeture du musée et une enquête administrative annoncée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Dimanche, les cambrioleurs ont agi en sept à huit minutes, volant neuf pièces du XIXe siècle dans la galerie d’Apollon, dont le diadème d’Eugénie, avant d’abandonner la couronne de l’impératrice.
L’enquête se poursuit activement : lendemain du cambriolage du Louvre, situé au cœur de Paris, la police traque quatre malfaiteurs qui ont dérobé huit « joyaux de la couronne de France ». Ce vol spectaculaire soulève des interrogations sur la sécurité du musée le plus célèbre au monde.
Ce cambriolage par effraction a provoqué une polémique politique et relancé le débat sur la sécurité des musées français, le Louvre étant resté fermé lundi. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, en parallèle des investigations judiciaires, « pour avoir un vrai déroulé » de « ce qui s’est passé », « à la seconde près ».
Concernant les œuvres d’art menacées, la ministre, aux côtés de son homologue de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a demandé aux préfets, par télégramme, d’effectuer « un inventaire exhaustif de l’ensemble des biens de grande importance pour notre patrimoine culturel, susceptibles de faire l’objet d’une prédation au regard de leur valeur intrinsèque ».
Le Louvre est au centre des préoccupations. Un pré-rapport consulté lundi par l’AFP révèle que la Cour des comptes déplore un « retard dans le déploiement d’équipements destinés à assurer la protection des œuvres » de ce musée, le plus visité au monde avec neuf millions de visiteurs par an.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a déclaré : « Nous avons failli », en faisant référence au fait que des malfaiteurs ont réussi à « mettre un monte-charge sur la voie publique », « de faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables et de donner une image déplorable de la France ».
Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre, sera entendue mercredi par la commission des Affaires culturelles du Sénat « pour avoir ses explications », a indiqué son président, le centriste Laurent Lafon. De son côté, Alexandre Portier (LR), à l’Assemblée nationale, proposera le même jour à ses collègues la création d’une commission d’enquête sur « la sécurisation des musées » et la « protection du patrimoine ».
Une soixantaine d’enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) sont mobilisés pour arrêter les malfaiteurs et retrouver leur butin. Selon les avancées de l’enquête, le déroulement du cambriolage devient plus clair.
Dimanche, vers 09H30, une nacelle se positionne sous un balcon. Après avoir découpé une vitre à l’aide d’une disqueuse, deux cambrioleurs pénètrent dans la galerie d’Apollon, qui abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, totalisant près de 800 pièces. Ils ouvrent deux vitrines avec une disqueuse, une scène partiellement filmée avec un téléphone portable, probablement par un visiteur, révélée par les chaînes d’information. Visages masqués, ils dérobent neuf pièces, toutes du XIXe siècle.
L’un des cambrioleurs, visible sur les images, portait un gilet jaune. Les enquêteurs, qui possèdent également des images de vidéosurveillance, disposent d’un gilet jaune récupéré après sa découverte par un « citoyen », selon la procureure de Paris, Laure Beccuau. « Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice », a promis le président Emmanuel Macron dimanche soir sur X.
La couronne de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, a été abandonnée par les malfaiteurs lors de leur fuite; son état est « en cours d’examen », d’après le ministère de la Culture. Cependant, huit pièces d’une « valeur patrimoniale inestimable » ont été emportées par les voleurs, parmi lesquelles le diadème d’Eugénie, ornée de près de 2.000 diamants, ainsi que le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, dernière reine de France, et d’Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III.
Le cambriolage a duré sept à huit minutes et a été réalisé par des cambrioleurs « chevronnés », selon Laurent Nuñez. Les pièces volées sont difficiles, voire impossibles, à revendre en l’état. Selon Laure Beccuau, les auteurs pourraient avoir agi « au bénéfice d’un commanditaire » ou souhaité obtenir « des pierres précieuses pour pratiquer des opérations de blanchiment ». Interpol a annoncé lundi sur X qu’elle a intégré les précieux joyaux dans sa base de données sur les œuvres d’art volées, qui en contient plus de 57.000.
Ce vol représente le premier incident recensé au Louvre depuis celui en 1998 d’un tableau de Corot, qui n’a jamais été retrouvé.

