Maroc

Vidéosurveillance : la CNDP ouvre des auditions pour mieux encadrer la protection de la vie privée

La Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) a annoncé, vendredi, sa décision d’engager une série d’auditions pour préparer une délibération dédiée à l’usage de la vidéosurveillance au Maroc. L’objectif : établir des garanties juridiques et techniques solides pour protéger la vie privée des citoyens, dans un contexte où ces dispositifs se multiplient dans les espaces publics et privés.

Dans un communiqué, la CNDP précise que cette initiative vise à garantir une interprétation commune de la loi 09-08 relative à la protection des données personnelles, en tenant compte des enjeux spécifiques liés à la vidéosurveillance.

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La commission souligne que le recours à la vidéosurveillance touche à des domaines sensibles : sécurité des lieux publics, protection des biens privés, prévention des risques, ou encore travaux de recherche scientifique. Mais cet usage doit impérativement être pesé au regard des droits fondamentaux, en particulier le droit à la vie privée.

Elle rappelle que cette problématique, très présente à l’échelle mondiale, est traitée différemment selon les cadres juridiques, les contextes culturels et les traditions sociologiques propres à chaque pays. Le Maroc, à travers cette initiative, cherche ainsi un équilibre entre sécurité publique et respect des libertés individuelles.

Reconnaissance faciale : un point de vigilance majeur

La CNDP attire notamment l’attention sur les risques liés à la reconnaissance faciale dans l’espace public. Si cette technologie peut s’avérer utile, elle nécessite une évaluation constante des frontières entre ce qui est nécessaire, acceptable et techniquement possible.

Chaque avancée technologique appelle une réflexion éclairée sur ses impacts potentiels. C’est dans ce sens que la Commission insiste sur la nécessité d’un débat apaisé et rigoureux, prenant en compte les valeurs de la Constitution, l’attachement des citoyens à leurs libertés, mais aussi l’intérêt public légitime.

En lançant ce cycle d’auditions, la CNDP amorce un processus consultatif qui pourrait déboucher sur une nouvelle réglementation ou un ajustement du cadre existant. L’enjeu est clair : permettre aux technologies de sécurité de se développer, tout en préservant les droits des personnes à l’ère du numérique.