Une délégation parlementaire marocaine au Forum de l’AP-UpM et au Sommet des présidents.
Une délégation parlementaire marocaine a pris part, samedi au Caire, aux travaux du Forum de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UpM) et du Sommet des présidents de parlements, sous le thème « renforcement de la coopération économique entre les deux rives de la Méditerranée et relance du processus de Barcelone à l’occasion de son 30è anniversaire ». Le président de la Chambre des Représentants égyptienne, Hanafy Ali Gebaly, a relevé que « le Processus de Barcelone, dont nous commémorons aujourd’hui l’anniversaire, a constitué une étape historique et une pierre angulaire du partenariat euro-méditerranéen ».
Une délégation parlementaire marocaine a participé, samedi au Caire, aux travaux du Forum de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UpM) et du Sommet des présidents de parlements, organisés sous le thème « renforcement de la coopération économique entre les deux rives de la Méditerranée et relance du processus de Barcelone à l’occasion de son 30e anniversaire ».
Dirigée par le vice-président de la Chambre des représentants, Abdelmajid Fassi Fihri, la délégation incluait plusieurs membres de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers.
Le forum de l’AP-UpM, le sommet des présidents des parlements et les réunions qui s’y déroulent ont examiné divers moyens de renforcer la coopération économique entre les deux rives de la Méditerranée, à l’occasion du trentième anniversaire du lancement du processus de Barcelone.
Intervenant lors de cet événement, M. Fassi Fihri a souligné que le renforcement du dialogue et de la paix ainsi que le renforcement des liens entre les peuples et les pays riverains de la Méditerranée sont essentiels pour bâtir un avenir commun fondé sur la coopération et l’intégration.
Il a ajouté que les travaux de cette réunion pourraient promouvoir des opportunités pour un développement économique équitable, basé sur la coopération et la complémentarité des économies de la région, tout en respectant l’environnement et en favorisant la justice sociale, pour permettre un développement créateur de richesse et d’emplois, tout en soutenant les initiatives des jeunes et leurs aspirations.
En évoquant les trente ans passés dans un contexte géopolitique porteur d’espoir, marqué par le début d’une dynamique positive et les progrès réalisés dans le conflit du Moyen-Orient, ayant conduit à la Conférence de Madrid et aux Accords d’Oslo, il a déclaré que ce contexte avait encouragé plusieurs institutions parlementaires méditerranéennes à établir une coopération parlementaire euro-méditerranéenne pour soutenir le processus de paix.
M. Fassi Fihri a également mis en avant que l’institutionnalisation de cette dynamique parlementaire et sa transformation en un mécanisme permanent de dialogue et de concertation ont fait de l’action parlementaire méditerranéenne une voix de sagesse et de paix en période de différends, ainsi qu’une plateforme de coopération et d’écoute face à la montée de l’extrémisme et des conflits.
Il a également mentionné les dimensions culturelles et scientifiques, ayant conduit à des initiatives significatives, telles que l’Université euro-méditerranéenne de Fès et la Fondation Anna Lindh à Alexandrie.
M. Fassi Fihri a rappelé que la région méditerranéenne est actuellement confrontée à des défis croissants, dont une part significative provient de l’extérieur de ses frontières géographiques, appelant à des efforts concertés en Méditerranée et à une coopération régionale bilatérale et multilatérale renforcée pour élaborer des réponses collectives efficaces et novatrices à ces défis communs.
De son côté, le vice-président de la Chambre des Conseillers, Yahfadouh Ben M’Barek, a insisté sur la nécessité de transformer l’action parlementaire conjointe entre les deux rives de la Méditerranée en un véritable partenariat, notamment économique, pour relever les défis communs et parvenir au développement et à la stabilité dans la région.
Il a exprimé que le choix du thème « Renforcer la coopération économique entre les deux rives de la Méditerranée » traduise une prise de conscience stratégique de l’importance de passer d’une logique de dialogue politique à celle d’un véritable partenariat économique, capable de répondre aux défis partagés tout en créant de nouvelles perspectives de croissance et de développement.
Il a affirmé que l’économie est le pilier fondamental, le pont de confiance entre les peuples et la véritable garantie d’une paix durable et d’une stabilité.
M. Ben M’Barek a aussi noté que depuis sa création en tant que cadre institutionnel de coopération et de dialogue entre les parlements des États membres, l’Assemblée parlementaire de l’UpM a joué un rôle essentiel, soulignant que cette réunion se tient pour célébrer le 30e anniversaire du lancement du Processus de Barcelone en 1995, un tournant historique dans les relations euro-méditerranéennes, qui a instauré une vision basée sur la paix, le développement partagé et le dialogue interculturel.
Dans le même ordre d’idée, il a insisté sur l’importance de raviver cet esprit fondateur dans un cadre renouvelé capable d’affronter les défis du 21e siècle, tandis qu’il a indiqué que la coopération économique euro-méditerranéenne n’est pas un simple choix politique, mais un impératif stratégique et de développement.
M. Ben M’Barek a plaidé pour la mise en place d’un partenariat réaliste et équitable, axé sur l’investissement dans les énergies renouvelables et la transition énergétique, la promotion d’une complémentarité productive dans les secteurs stratégiques, la modernisation des réseaux de transport, d’énergie et de connectivité numérique, ainsi que la stimulation de l’investissement privé et le soutien aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME), tout en mettant l’accent sur l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, ainsi que sur l’investissement dans l’éducation et la recherche scientifique.
Il a par ailleurs salué le contenu du Nouveau Pacte pour la Méditerranée, initié par la Commission européenne et le Haut Représentant de l’Union, comme un cadre stratégique pour construire un espace méditerranéen cohérent, prospère et sûr.
M. Ben M’Barek a dans ce sens plaidé pour un partenariat plus approfondi et équilibré, basé sur la confiance et le partage des responsabilités, soulignant que le 30e anniversaire du Processus de Barcelone devrait marquer un tournant vers un partenariat euro-méditerranéen renouvelé, répondant aux aspirations des peuples et construisant une économie méditerranéenne juste et durable.
Le président de la Chambre des Représentants égyptienne, Hanafy Ali Gebaly, a quant à lui précisé que « le Processus de Barcelone, dont nous commémorons aujourd’hui l’anniversaire, a constitué une étape historique et une pierre angulaire du partenariat euro-méditerranéen, le plaçant parmi les modèles internationaux les plus importants pour parvenir à une coopération régionale globale. »
Il a déclaré que cette réunion représente une réelle opportunité de faire le point sur les progrès du Partenariat euro-méditerranéen, d’évaluer les réalisations accomplies et d’aborder avec réalisme et courage les défis auxquels la région euro-méditerranéenne est confrontée, considérée comme un espace civilisationnel aux destins indissociables.
M. Gebaly n’a pas manqué de souligner que ce partenariat n’est pas un choix, mais un impératif stratégique dicté par la géographie, l’histoire, l’interdépendance des intérêts et la volonté des peuples qui aspirent à la sécurité, à la prospérité et à la justice.
Le Président de l’Assemblée parlementaire de l’UpM, Mohamed Aboul Eineine, s’est félicité du lancement du nouveau Pacte pour la Méditerranée, qui « incarne une ambition claire et offre un cadre politique actualisé à notre partenariat, et qui associe l’investissement à la transition écologique et numérique, à la création d’emplois décents – notamment pour les jeunes et les femmes – et à une gestion de la migration fondée sur les droits humains et la dignité, dans un cadre de sécurité, de stabilité et de respect des droits humains. »
Il a ajouté que le succès du Pacte ne se mesurera pas par la pertinence de ses textes, mais par ses résultats concrets et sa capacité à devenir un « Contrat » plus équilibré entre les deux rives de la Méditerranée, reflétant les priorités de tous et reposant sur la responsabilité partagée et les opportunités conjointes.
Les travaux de ce Forum ainsi que du Sommet des présidents des parlements ont été précédés de réunions préparatoires des cinq commissions de l’Assemblée parlementaire de l’UpM, ayant eu lieu vendredi, ainsi que par deux réunions de l’instance du bureau et du bureau élargi de ladite Assemblée.
L’AP-UpM vise, à travers ses actions, à faciliter la communication et la coopération entre les parlements de la région euro-méditerranéenne, à développer des liens de bon voisinage, à renforcer la coopération économique et à promouvoir le dialogue inter-civilisationnel.

