Un bel exercice de dialogue citoyen : Le chef de gouvernement à cœur ouvert devant un auditoire de jeunes
Aziz Akhannouch a trouvé en face de lui des jeunes qui, en plus des sujets qui les touchent directement, s’intéressent assidument à des questions plus larges en relation avec la politique, l’économie, et la société.
Invité de marque : Dans une ambiance décontractée, sur plateau aménagé typiquement sur le nouveau modèle du livestreaming et en présence d’un auditoire majoritairement pour ne pas dire exclusivement constitué de jeunes, le chef de gouvernement a été, il y a quelques jours à Fès, l’invité exceptionnel du «Café citoyen», un concept réalisé et organisé par l’ONG «Les Citoyens».
Avec un tel invité de marque qui, de surcroît, s’est volontiers prêté à l’exercice des questions/réponses sans tabous ni langue de bois, les jeunes de l’auditoire ne se sont pas privés de profiter d’une telle opportunité pour débattre, en le titillant par moments, avec le chef de gouvernement de questions et sujets qui les préoccupent. Mais dans ce format résolument novateur et nouveau pour un chef de gouvernement, Aziz Akhannouch a trouvé en face de lui des jeunes qui, en plus des sujets qui les touchent directement, s’intéressent assidument à des questions plus larges en relation avec la politique, l’économie, la société ce qui lui a donné l’occasion de revenir et surtout de clarifier, sans démagogie, un certain nombre de sujets et de positions.
Naturellement, l’une des questions qui a beaucoup interpellé les jeunes et à laquelle le chef de gouvernement n’aurait pas pu échapper est celle de la capacité d’écoute du gouvernement de la réalité du terrain pour réajuster éventuellement son programme surtout dans un contexte économique perturbé. Face au questionnement des jeunes, Aziz Akhannouch a déroulé la démonstration implacable du niveau d’écoute et de l’effort d’adaptation dont a fait preuve le gouvernement depuis son arrivée aux affaires tout en maintenant ses engagements initiaux. «Notre programme initial a été bâti sur la base d’un large processus d’écoute qui nous a permis d’identifier les priorités et urgences que vous connaissez comme l’emploi, la santé, l’éducation et les politiques sociales», a rappelé le chef de gouvernement. Sauf que, au moment de descendre sur le terrain, le contexte avait évolué et la réalité économique et sociale était bien plus compliquée, notamment avec l’explosion du cycle infernal de l’inflation, à l’échelle mondiale, qui était venu percuter frontalement le pouvoir d’achat au quotidien des ménages marocains.
« Face à un tel contexte imprévu et difficile, tout responsable public aurait légitimement et normalement mis en veille son programme pour parer à l’urgence du moment qui était de préserver le pouvoir d’achat des Marocains en coupant notamment dans les dépenses et les budgets d’investissement». D’ailleurs, rappelle le chef de gouvernement, «certains parlementaires, à commencer par ceux de l’opposition, nous demandaient expressément de suspendre tout notre plan d’action et les réformes pour se concentrer exclusivement sur la question de l’inflation des prix et du pouvoir d’achat». Mais, s’interroge Aziz Akhannouch, «une fois l’inflation éradiquée qu’allons-nous donner et proposer aux millions de Marocains ? ». La suite, on la connaît : au plus fort de la tempête inflationniste, le gouvernement a réagi pour soutenir activement et protéger le pouvoir d’achat des ménages à travers des dispositifs pour amortir le choc des prix à travers des dispositifs de soutien à certains secteurs comme le transport ou encore la production d’électricité. Mais malgré les milliards de DH mobilisés contre l’inflation, le gouvernement n’a à aucun moment mis en veille ses programmes, chantiers et réformes qui étaient tout aussi budgétivores. En atteste la réforme déjà en marche du système de la santé publique avec, comme le rappelle le chef du gouvernement, des budgets jamais atteints dans l’histoire des finances publiques.
«Aujourd’hui, les patients vous diront tous que la situation s’est nettement et beaucoup améliorée dans les hôpitaux publics mais ce n’est que le début», promet-il.
Les budgets engagés par le gouvernement sont à des niveaux encore plus vertigineux quand il s’agit des programmes sociaux. Aziz Akhannouch en donne pour preuve « les 35 milliards DH relatifs à la protection sociale avec notamment près de 24 millions de Marocains qui ont réellement leur couverture médicale ajoutés aux 44 milliards de DH mis sur la table dans le cadre du dialogue social». Un dialogue qui a été instauré et institutionnalisé volontairement par le gouvernement dès le départ malgré le niveau très élevé des attentes du fait que pendant dix années il y a eu un dialogue irrégulier, inefficace et aux résultats limités.
«Cette longue absence de dialogue social, confie le chef de gouvernement, a fait que, au moment de notre arrivée, les citoyens voulaient des réponses à tous leurs problèmes et dans l’immédiat». Pour autant, la nouvelle équipe n’a pas cherché à esquiver ses responsabilités et encore moins à induire en erreur, elle a opté pour la franchise et la transparence : «au vu des moyens de l’État, nous disons clairement au citoyen ce que nous pouvons et allons faire et ce que nous ne sommes pas en mesure de faire». Et c’est fidèle à cette démarche faite de dialogue franc et de communication transparente, que «le gouvernement, poursuit M. Akhannouch, a tenu, à l’étape dite de mi-mandat, à expliquer et présenter en toute objectivité et avec un sens de l’autocritique ses réalisations, ses réussites mais aussi les insuffisances, les sujets non encore adressés et surtout proposer des solutions parce que nous sommes un gouvernement responsable censé apporter des solutions et non pas rejeter la responsabilité de nos insuffisances sur les autres ».
Avec un contenu fait de confidences, d’indiscrétions, d’analyses et de dialogue franc, la rencontre du ehef de gouvernement avec les jeunes de l’association «Les Citoyens» a été, à n’en pas douter, un moment fort de l’exercice démocratique que le chef de gouvernement referait volontiers.