Maroc

Transport scolaire public : la barre des 650.000 bénéficiaires franchie dès cette année

Rapprocher l’école des élèves, en particulier en milieu rural, constitue l’un des axes prioritaires du ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports dans sa stratégie de lutte contre la déperdition scolaire.

280.000 élèves quittent l’école chaque année au Maroc (Berrada)

En effet, conscient que l’éloignement géographique demeure un obstacle majeur à la scolarisation des enfants issus des zones enclavées, le département dirigé par Mohamed Saad Berrada déploie d’importants efforts pour élargir l’accès au transport scolaire public, un levier essentiel pour garantir l’égalité des chances et maintenir les élèves dans le circuit éducatif.

Vers un nouveau cap de 650.000 bénéficiaires dès cette année scolaire

Dans cette dynamique, le ministre a annoncé que le nombre d’élèves transportés devrait franchir la barre des 650.000 bénéficiaires pendant cette année scolaire 2024-2025. Ce chiffre marque une progression significative, en phase avec la volonté du gouvernement de renforcer les mécanismes de soutien social au service de la réussite éducative, notamment dans les territoires les plus vulnérables. Lors de sa réponse à une question écrite à la Chambre des représentants portant sur la «structuration et la mise à niveau du transport scolaire», Mohamed Saad Berrada a précisé que 592.169 élèves ont déjà bénéficié de ce service durant l’année scolaire 2023-2024, soit une hausse de 11,6% par rapport à l’année scolaire précédente. Notons que les filles représentent plus de 51% des bénéficiaires, soulignant l’impact positif de ce dispositif sur la scolarisation des jeunes filles dans les zones rurales.

Un parc de bus en pleine expansion grâce à l’effort collectif

Cette montée en puissance du service de transport scolaire s’est accompagnée d’un renforcement du parc de véhicules, qui compte aujourd’hui près de 8.900 bus scolaires répartis sur l’ensemble du territoire national. Sur ce volet justement, le ministre a salué la mobilisation conjointe des collectivités locales, du ministère de l’Intérieur et d’autres partenaires institutionnels, qui ont contribué à cette dynamique positive. D’après le ministre, ce développement est la preuve que le transport scolaire est désormais perçu comme un service public stratégique, à la croisée des enjeux éducatifs, sociaux et territoriaux.

Un service à structurer pour plus d’efficacité

Même si l’extension du nombre de bénéficiaires constitue un acquis notable, le ministre souligne que les défis restent nombreux, notamment en matière de qualité de service. Parmi les priorités identifiées : la régularité des dessertes, la ponctualité des trajets et l’adaptation des horaires aux spécificités de l’emploi du temps scolaire. Ces éléments demeurent des leviers essentiels pour garantir un service fiable et attractif, capable de répondre aux besoins concrets des élèves et de leurs familles. Dans ce sens, le ministère affirme travailler, en coordination étroite avec le ministère de l’Intérieur et les autres acteurs concernés, à l’élaboration d’une politique publique intégrée visant à renforcer le transport scolaire dans une logique de durabilité, de performance et d’équité territoriale.

Une gouvernance partagée et une approche intégrée

On apprend ainsi que le développement de ce service repose sur plusieurs piliers stratégiques. D’abord, l’identification fine des besoins locaux, à travers l’élaboration d’une cartographie intégrée du transport scolaire, articulée avec les autres dispositifs d’aide sociale, comme la restauration et l’hébergement scolaires. Ensuite, le ministère prône une gouvernance participative, impliquant les collectivités territoriales, les établissements scolaires, les parents et les professionnels du transport. Cette approche tient compte des réformes nationales en cours – telles que la généralisation des indemnités familiales ou la mise en place du Registre social unifié –, l’objectif étant de garantir un modèle de financement pérenne et adapté aux réalités de terrain.

Un encadrement juridique renforcé

En outre et afin d’harmoniser les interventions et de clarifier les responsabilités, le ministère travaille à la mise en place d’une convention-cadre, accompagnée de mémorandums internes et d’un cahier des charges rigoureux. Cet arsenal vise à renforcer le cadre juridique et institutionnel du transport scolaire, tout en fixant les engagements de chacun des acteurs impliqués. Le ministre évoque également l’ouverture sur de nouveaux modèles de gestion, en s’appuyant sur l’expertise des professionnels du secteur pour moderniser les pratiques, diversifier l’offre et assurer une plus grande efficacité opérationnelle.

Une digitalisation au service de la performance

Par ailleurs, dans une optique d’innovation, le ministère mise sur l’intégration des technologies numériques pour améliorer la gestion du transport scolaire. Sont notamment évoqués : l’ajustement des trajets en fonction des zones desservies, la géolocalisation en temps réel des bus, ou encore la création de tableaux de bord interactifs permettant aux gestionnaires de suivre les performances du service et d’en affiner la qualité, notamment en milieu rural où les enjeux logistiques sont particulièrement complexes.