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Thaïlande-Cambodge : combats persistent, la Chine veut médiatiser

Le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge se poursuit, avec au moins 38 morts signalés, dont 21 côté thaïlandais et 17 côté cambodgien. Le Cambodge a suspendu l’ensemble des passages frontaliers depuis samedi, et les frappes thaïlandaises ont endommagé quatre casinos à Poipet depuis le 7 décembre.


Le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge se poursuit ce jeudi, le Cambodge accusant son voisin d’avoir bombardé la ville de Poipet, l’un des principaux points de passage terrestre entre les deux pays, alors qu’un émissaire chinois est attendu sur place. Les combats, qui durent depuis 12 jours, concernent des territoires disputés le long de leur frontière.

Selon les derniers bilans des autorités, les affrontements ont fait au moins 38 victimes : 21 du côté thaïlandais et 17 du côté cambodgien. Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir les zones frontalières des deux côtés.

Le ministère cambodgien de la Défense a déclaré qu’un « avion de chasse F-16 de l’armée thaïlandaise (avait) largué deux bombes dans la zone de la municipalité de Poipet ». Les autorités thaïlandaises n’ont pas encore commenté cette accusation.

La ville cambodgienne de Poipet, connue pour ses nombreux casinos prisés par les joueurs thaïlandais, a vu ses passages frontaliers suspendus depuis samedi. Quatre casinos ont été endommagés par des frappes thaïlandaises depuis le début des hostilités le 7 décembre, a rapporté le ministère cambodgien de l’Intérieur.

Face au risque d’enlisement du conflit, les efforts diplomatiques se multiplient après l’échec de l’intervention du président américain Donald Trump. Un envoyé spécial du ministère chinois des Affaires étrangères doit se rendre sur place pour agir en tant que médiateur entre les dirigeants thaïlandais et cambodgiens.

La diplomatie chinoise a déclaré : « En tant que proche voisine et amie du Cambodge et de la Thaïlande, la Chine suit de près le conflit frontalier en cours entre les deux pays et a fait la navette entre les deux parties pour promouvoir la paix. À sa manière, la Chine œuvre activement à la désescalade. » Pékin avait déjà été impliqué en juillet lors de précédents affrontements à la frontière, en coopération avec les États-Unis.

Le président américain avait annoncé qu’une trêve avait été convenue entre les dirigeants thaïlandais et cambodgiens après un appel téléphonique, ce que Bangkok a démenti, les combats continuant.

Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, dont le pays assure la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), a appelé mercredi soir à « un cessez-le-feu immédiat ».

Une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l’Asean, initialement prévue cette semaine à Kuala Lumpur, a été reportée à lundi. Les Premiers ministres thaïlandais et cambodgien ont jugé qu’il était encore « trop tôt pour une rencontre », tandis qu’Anwar Ibrahim se dit « prudemment optimiste » quant aux chances de succès des négociations.

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a également indiqué mercredi avoir discuté avec ses homologues thaïlandais et cambodgiens dans le but de « sortir du cycle d’escalade ». Elle a ajouté : « On ne peut pas laisser le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge s’aggraver davantage. »