Tel Aviv accusé de génocide.
L’armée israélienne a annoncé le lancement mardi avant l’aube de son offensive terrestre majeure à Gaza-ville. Le Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU a condamné mardi l’offensive terrestre lancée par Israël sur Gaza-ville et exigé la fin du « carnage ».
L’armée israélienne a annoncé le lancement, mardi avant l’aube, de son offensive terrestre majeure à Gaza-ville, s’appuyant sur le soutien « indéfectible » des États-Unis pour éradiquer le mouvement islamiste palestinien, Hamas. À Genève, une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU a accusé Israël de génocide à Gaza, visant particulièrement le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres responsables israéliens. Israël a rejeté ce « rapport biaisé et mensonger ». L’annonce de l’assaut sur Gaza-ville a été faite juste après le départ d’Israël du secrétaire d’État Marco Rubio.
Cette offensive, menée en représailles, a gravement touché le territoire palestinien assiégé et affamé, causant des dizaines de milliers de mort. Mardi, la Défense civile a rapporté 31 morts à travers le territoire, dont plusieurs à Gaza-ville. Des troupes israéliennes avancent « vers le centre » de Gaza-ville et ont « étendu les activités terrestres dans ce principal bastion du Hamas », selon un responsable militaire. Ce dernier a affirmé que « la phase principale de l’offensive a commencé pendant la nuit », estimant à « 2.000 à 3.000 » le nombre de combattants du Hamas présents dans l’agglomération que l’armée souhaite contrôler.
« On peut entendre leurs cris », a déclaré un habitant, Ahmed Ghazal, faisant référence aux nombreuses personnes coincées sous les décombres de maisons détruites par les bombardements massifs et incessants sur Gaza-ville. « Nous avons retiré des enfants déchiquetés », a précisé un autre habitant, Abou Abd Zaqout, alors que des Palestiniens fouillent les débris à la recherche de survivants.
Depuis des semaines, les habitants de Gaza-ville, estimés à un million par l’ONU, fuient massivement vers le sud. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès, l’AFP ne peut vérifier de manière indépendante les informations provenant des différentes parties. « Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous pensons qu’il y a une petite fenêtre pour qu’un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu » avec le Hamas, a déclaré M. Rubio, évoquant une période « probablement de quelques jours et peut-être de quelques semaines ».
Ces propos ont été tenus avant son départ d’Israël, où il a promis lundi le « soutien indéfectible » de son pays à Israël pour éliminer le Hamas. M. Rubio a également déclaré que les États-Unis préféraient une solution diplomatique qui impliquerait la démilitarisation du Hamas, tout en ajoutant : « Parfois, lorsqu’on traite avec un groupe comme le Hamas, ce n’est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver ».
Le Forum des familles des otages a annoncé dans un communiqué que celles-ci étaient « terrifiées » pour leurs proches à la suite de l’intensification des frappes à Gaza. Selon eux, Netanyahu « fait tout pour qu’il n’y ait pas d’accord et pour ne pas les ramener », cela après une rencontre de familles d’otages avec M. Rubio la veille. L’offensive à Gaza-ville entraînera « plus de destructions, plus de morts », a regretté l’Union européenne.
La visite de M. Rubio dans la région a eu lieu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des dirigeants du Hamas, qui ont survécu, selon le mouvement. Avant de quitter Doha, Rubio a exprimé au émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien américain et l’a encouragé à poursuivre son rôle de médiateur entre Israël et le Hamas. Le président américain Donald Trump, qui a critiqué cette attaque, a assuré lundi qu’Israël « ne frappera (plus) au Qatar », un allié des États-Unis.
L’attaque du 7 octobre a causé la mort de 1.219 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Parmi les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l’armée israélienne. Les représailles israéliennes ont causé au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. L’ONU a déclaré qu’il y a famine dans la région.
Le Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU a condamné mardi l’offensive terrestre lancée par Israël sur Gaza-ville, appelant à la fin du « carnage » et évoquant des « preuves grandissantes » d’un « génocide ». « Le monde entier crie pour la paix. Les Palestiniens, les Israéliens crient pour la paix. Tout le monde veut que ça s’arrête, et ce qu’on voit, c’est une escalade continue qui est totalement et parfaitement inacceptable », a déclaré Volker Türk à l’AFP et Reuters. « C’est absolument clair que ce carnage doit cesser », a-t-il ajouté.

