Suisse : les sons du Maroc à l’honneur au Paléo Festival de Nyon


Le 48ᵉ Paléo Festival de Nyon en Suisse met le Maghreb à l’honneur au Village du monde. Programmé du 22 au 27 juillet 2025, l’événement invite plusieurs artistes marocains qui viendront faire vibrer les festivaliers au rythme des sonorités nord-africaines. Parmi eux, le rappeur marocain ElGrandeToto, figure incontournable de la scène urbaine, se produira aux côtés d’autres talents issus de la région. De Casablanca à Nyon, il fera résonner ses rimes percutantes en darija bien au-delà de la Méditerranée. Parmi les artistes invités, le chanteur et musicien hélvetico-marocain Sami Galbi qui invitera, comme il le dit, son public à «une célébration où l’ambiance enivrante se veut aussi intense que celle d’un mariage nord-africain». Au contact de son public, l’artiste se mue en danseur, percussionniste et ambianceur.
Il compose, chante, danse, produit et imagine même sa scénographie. Accompagné de machines analogiques et d’une guitare, il insuffle aux genres traditionnels du Raï et du Chaâbi un twist contemporain et un sens de l’humour qui fait du bien. Sami Galbi est parvenu à articuler des projets musicaux entre «ses» deux continents.
Le festival fera également la part belle aux musiques traditionnelles avec des performances de Gnawa, Chaâbi et amazigh, promettant une immersion totale dans le patrimoine musical marocain. Le public suisse pourra vibrer sur les rythmes de «Aïta Mon Amour».
Avec son complice Khalil Epi, Widad Mjama donne un nouveau souffle à la tradition orale des Chikhates, ces chanteuses itinérantes, passeuses d’histoires, qui intimident autant qu’elles impressionnent. Multi-instrumentiste de talent et figure de la scène électronique arabe, Khalil Epi fait résonner ces récits anciens avec une intensité contemporaine. «Aïta Mon Amour» souffle la liberté, comme un écho infini qui refuse de s’éteindre.
Parmi les artistes qui feront résonner les sonorités du Maghreb au Village du monde, le groupe marocain Tasuta N-Imal incarnant à merveille la transmission des héritages culturels.
Les six musiciens du groupe sont unis par une mission : transmettre l’histoire, les valeurs et traditions des tribus de leur Maroc natal pour les «générations futures». Leur désert blues, vibrant et suave, porte loin leur héritage, lui insufflant une nouvelle vie. Solidarité, amour et paix prennent la forme de riffs groovy lestés de sables et de vent. Un blues vivifiant, familial, qui donne envie de prendre la route.
Le groupe Tasuta N-Imal, qui signifie «génération future» en langue amazighe a pour ambition de transposer en musique l’histoire, les valeurs et les traditions des montagnards nomades et des groupes sédentaires du sud-est de l’Anti-Atlas au Maroc.
Originaire du petit village Slilou situé à la ville de Boumalne Dadès entre Tinghir et Ouarzazate, le groupe s’est donné la mission de préserver la richesse de l’héritage de cette région et de le transmettre aux générations futures et au monde à travers la musique, d’où le nom «génération future».
Dans une autre dimension sonore, le groupe Zar Elektrik fusionne les racines anciennes et les technologies modernes pour redonner vie au rituel mystique du Zar originaire d’Égypte et d’Éthiopie.
Le trio marseillais, véritable activiste de la scène méditerranéenne, réunit les talents d’Anass Zine, un artiste marocain à la voix envoûtante, marquée par ses influences maghrébines. Accompagné de ses instruments traditionnels comme le Oud et le Gumbri, il fusionne subtilement avec la voix profonde d’Arthur Péneau, dont la kora, mystifiée par des effets électriques, nous plonge dans des sonorités africaines hybrides. Le compositeur et producteur Did Miosine, avec sa maîtrise des machines et des synthés, apporte la touche électronique parfaite.
Un autre voyage sonore, tout aussi fascinant, attend le public de Paléo Festival. Bab L’Bluz, ce projet porté par la talentueuse chanteuse marocaine Yousra Mansour et le multi-instrumentiste français Brice Bottin, plonge le public dans une fusion vibrante entre musique traditionnelle et rock psychédélique. En invoquant les esprits du désert avec leurs Guembris électriques, ils entraînent les fans dans une traversée transcendantale où les rythmes Gnawa et Chaâbi se mêlent aux vibrations du Sahara.