Maroc

Soudan du Sud : Riek Machar « prêt » à comparaître lundi en justice

Riek Machar, ancien vice-président du Soudan du Sud, est inculpé de « crimes contre l’humanité » et sera présent lundi à la première audience du « tribunal spécial ». Les élections prévues en décembre 2024 ont été à nouveau reportées à 2026.


L’ancien vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, est « prêt » à se présenter devant la justice lundi, a déclaré samedi son avocat à l’AFP, alors que les craintes d’un regain d’insécurité augmentent dans le plus jeune pays d’Afrique.

Riek Machar a été inculpé de « crimes contre l’humanité » par la justice sud-soudanaise et a été destitué de son poste de premier vice-président du gouvernement d’union nationale par décret présidentiel.

L’arrestation de M. Machar, survenue fin mars, l’ayant placé en résidence surveillée, a suscité des inquiétudes quant à un possible nouveau conflit, près de sept ans après la fin d’une guerre sanglante entre ses partisans et ceux du président Salva Kiir, qui a causé environ 400.000 morts entre 2013 et 2018.

Son poste faisait partie d’un accord conclu en 2018 avec M. Kiir. « L’accusé est prêt pour le procès (…) et est en bonne santé », a déclaré à l’AFP son avocat, Me Kur Lual Kur, confirmant que son client serait présent lundi à la première audience du « tribunal spécial ».

« Nous sommes prêts pour le procès », a-t-il affirmé. « Riek Machar et les autres responsables du SPLM-IO (les troupes favorables à Riek Machar, NDLR) n’ont commis aucun crime. Les accusations sont montées de toutes pièces pour abroger l’accord (de paix de 2018), mettre le Dr Machar sur la touche et asseoir le contrôle du gouvernement », a récemment indiqué dans un communiqué des soutiens de M. Machar.

Le ministère de la Justice avait annoncé son inculpation pour « crimes contre l’humanité », mais également pour « meurtre », « terrorisme et financement d’actes terroristes », « trahison » et « conspiration ».

Riek Machar est présumé responsable d’avoir coordonné, avec sept co-accusés actuellement détenus, une attaque contre une base militaire par l' »Armée blanche », une milice que le pouvoir accuse de collaborer avec lui, selon la même source. Treize autres personnes accusées des mêmes faits sont actuellement en liberté.

Cette attaque, survenue le 3 mars dans le nord-est du pays, a causé la mort de « plus de 250 soldats », ainsi que d’un major général sud-soudanais et d’un pilote onusien, selon les informations. Le Soudan du Sud, classé parmi les pays les plus pauvres du monde, souffre d’instabilité depuis son indépendance du Soudan en 2011.

Les élections prévues en décembre 2024 ont été à nouveau retardées jusqu’en 2026, et les deux parties n’ont pas fusionné leurs forces armées.