Maroc

Presse, édition, imprimerie : l’aide publique encadrée par un nouveau dispositif réglementaire

Le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication entamera, du 14 mai au 26 juin 2025, la réception des demandes d’aide publique pour les secteurs de la presse, de l’édition, de l’imprimerie et de la distribution. Un rendez-vous annuel crucial pour un écosystème en mutation, désormais encadré par un nouveau dispositif réglementaire et budgétaire.

Si cette aide existe depuis les années 2000, elle a connu une accélération significative après la pandémie de COVID-19. En 2020, un plan d’urgence de plus de 200 millions de dirhams avait été débloqué pour sauver les entreprises de presse en difficulté. Cette politique de soutien s’est structurée au fil des années pour devenir un levier stratégique au service du pluralisme, de la viabilité économique et de la transformation numérique du secteur.

Un nouveau cadre pour l’aide publique

La campagne 2025 est organisée selon les dispositions du décret n°2-23-1041, qui définit les conditions d’accès à cette aide, ainsi que les plafonds, les taux et les modalités de calcul fixés dans les arrêtés conjoints avec le ministère délégué chargé du Budget. En 2023, le ministre Mohamed Mehdi Bensaid avait annoncé une refonte du système d’aide, avec une enveloppe portée à 240 millions de dirhams par an, contre 60 millions auparavant, dans une logique de performance et de rigueur. L’objectif ? Soutenir les entreprises viables, encourager l’investissement, préserver les emplois qualifiés et favoriser la production de contenu de qualité, notamment dans les médias numériques.

Une procédure digitalisée et des critères renforcés

Les demandes doivent être transmises exclusivement par voie électronique à l’adresse suivante : [email protected]

Les documents à fournir sont précisés dans la décision ministérielle n°3195.24 du 19 décembre 2024. Ils varient selon la nature de la structure candidate : presse écrite, presse en ligne, imprimerie ou société de distribution.

Les entreprises doivent prouver leur activité, leur conformité fiscale et sociale, leur gouvernance, mais aussi, pour la presse, le respect des normes professionnelles, la production de contenu propre, ou encore la maîtrise des coûts publicitaires. Les imprimeries et distributeurs, de leur côté, devront justifier d’un volume significatif d’activité.

Un engagement pour l’avenir des médias

Ce nouveau cycle de soutien public traduit la volonté de l’État de moderniser le modèle économique des médias, de professionnaliser les pratiques et de garantir la pérennité de la pluralité de l’information. À l’heure de la transformation numérique et de la pression concurrentielle, le ministère entend faire du soutien public un levier d’innovation, de qualité et de souveraineté éditoriale. Cette réforme ambitieuse vise à hisser la presse marocaine à un niveau d’excellence régionale, en renforçant sa résilience et sa capacité à jouer pleinement son rôle dans la construction d’une société informée, critique et démocratique.