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Musique : accord inédit Universal-Udio change la création IA

La nouvelle plateforme sera lancée en 2026 et sera alimentée par une technologie d’IA générative de pointe formée sur de la musique autorisée et sous licence. En septembre, l’International Confederation of Music Publishers (ICMP) a dévoilé les résultats d’une enquête menée pendant près de deux ans sur le fonctionnement des services d’IA générative.


La nouvelle plateforme, qui sera lancée en 2026, sera alimentée par une technologie d’IA générative de pointe formée sur de la musique autorisée et sous licence, ont précisé les deux entreprises américaines dans un communiqué, publié dans la nuit de mercredi à jeudi.

« Le nouveau service d’abonnement » permettra aux utilisateurs de « personnaliser, diffuser et partager de la musique de manière responsable, sur la plateforme Udio », ont-elles affirmé. Son fonctionnement n’a pas encore été détaillé, mais cela soulève des questions concernant la liberté d’adhésion des artistes, le niveau de rémunération et la diffusion des musiques générées sur la plateforme.

Cet accord, qui est le premier du genre, découle des négociations menées par la première major mondiale pour encadrer l’utilisation de son catalogue d’artistes, comprenant Taylor Swift, The Weeknd et Lady Gaga, via des licences, qui sont essentielles pour utiliser légalement la musique.

« Ces nouveaux accords avec Udio démontrent notre engagement à faire ce qui est juste pour nos artistes et auteurs-compositeurs, adopter de nouvelles technologies, développer de nouveaux modèles commerciaux, diversifier les sources de revenus ou au-delà », a déclaré Lucian Grainge, le PDG d’Universal Music Group (UMG).

« Ensemble, nous construisons le paysage technologique et commercial qui élargira fondamentalement ce qui est possible en matière de création », a ajouté Andrew Sanchez, directeur général d’Udio.

En parallèle de cette annonce, les deux entreprises ont indiqué avoir réglé un litige par un accord à l’amiable dont le montant n’a pas été divulgué, concernant la violation des droits d’auteur.

L’industrie musicale est engagée dans un conflit avec les entreprises de musique générée par IA, qui sont accusées de voler massivement des œuvres protégées sans rémunérer les ayants droit des titres sur lesquels elles se sont basées. En juin 2024, la Recording Industry Association of America a intenté une action en justice contre Udio et son concurrent Suno, sans avancée significative à ce jour.

Des négociations ont été lancées entre les trois majors – Universal, Warner et Sony – et ces entreprises. Le partenariat entre UMG et Udio est le fruit de ces discussions.

Par ailleurs, UMG a annoncé un partenariat jeudi avec la start-up londonienne Stability AI pour mettre au point de nouveaux outils de création musicale. En août, un accord a également été signé entre l’éditeur de musique indépendant Kobalt, le partenaire de licences Merlin et Eleven Music, une plateforme de morceaux générés par IA.

Cependant, le contentieux reste important : en septembre, l’International Confederation of Music Publishers (ICMP) a présenté les résultats d’une enquête de près de deux ans sur le fonctionnement des services d’IA générative. « Les plus grandes entreprises technologiques mondiales ainsi que des entreprises spécialisées dans l’IA comme OpenAI, Suno, Udio et Mistral se livrent à la plus grande violation de droits d’auteur jamais observée », a dénoncé John Phelan, directeur général de l’ICMP, auprès de l’AFP.

Les organisations représentant les ayants droit, telles que la Sacem en France, réclament une régulation plus stricte des entreprises d’IA afin d’assurer une compensation aux auteurs et compositeurs de musique sur laquelle elles s’appuient. Cependant, ces entreprises se protègent souvent derrière le « fair use », une exception au droit d’auteur permettant, dans certaines circonstances, l’utilisation non consentie d’une œuvre.